Sancho does Asia, cinémas d'Asie et d'ailleurs
Japon | Etrange Festival 2002

Pistol Opera

aka Pisutoru Opera | Japon | 2001 | Un film de Seijun Suzuki | Avec Makiko Esumi, Sayoko Yamaguchi, Kan Hanae, Mikijiro Hira, Kirin Kiki, Masatoshi Nagase, Kenji Sawada, Tomio Aoki

Un, deux, trois et hop ! une leçon de cinéma !...

Miyuki Minazuki, de son surnom nora neko (chat sauvage), est une tueuse professionnelle classée à la troisième place du Top 100 de la guilde des assassins. Son but est simple, devenir numéro un à la place du redoutable hyaku me (cent yeux)...

...hé hé hé !!! enfin ça, c’est pour le "gros" de la trame du film ! Parce que mine de rien, ce génie qu’est Seijun Suzuki s’est avant tout fait plaisir... et à 78 ans (à l’époque du tournage du film), il a bien raison ! Le plus grand bafoué de l’histoire du cinéma juste derrière Orson Welles (exagèrerai-je ?!), n’a jamais cessé d’être censuré ou viré par des studios incapables de remarquer le moindre talent dès lors qu’il n’est pas aux "normes" en vigueur.

Coloré. C’est le premier adjectif qui me vienne à l’esprit en pensant à Pistol Opera, chef-d’œuvre baroque à la mise en scène conceptuelle... oui, conceptuelle, c’est vraiment le mot ! Pistol Opera est censé justement, être la pseudo-suite du film maudit du maître, celui à cause (grâce au)duquel il fut tout simplement licencié de la Nikkatsu pour cause de scénario "incompréhensible" ; ce film, c’est le grandiose... oups ! pardon !!! Le TERRIBLE et GENIAL Koroshi no Rakuin (Branded to Kill) tourné en 1967... Je ne vais pas rentrer dans les détails historiques de l’affaire, mais il apparaît clair aujourd’hui à la vision de ce chef-d’œuvre en scope, que les pontes de l’époque on fait preuve de bien peu de discernement quant aux qualités ne serait-ce qu’esthétiques du film... bref, trente-quatre ans après, Suzuki jubile et nous offre un film d’une telle beauté formelle et à la mise en scène si... euh...

...Hop là ! Aparté Sanchesque...

...encore une fois, à force de parler de perfection cinématographique et de bonheur visuel - notre quête sans fin chez Sancho ! -, toi, cher lecteur, risque fort de commencer à te poser pas mal de questions quant à l’objectivité de certains rédacteurs vis à vis de certains films, réalisateurs, acteurs, chanteuses qui interprètent deux secondes d’une chanson à six minutes trente-deux secondes de la dix-septième scène d’une daube innommable qui pour le coup devient - forcément - un chef-d’oeuvre... bref, bref, bref, autant d’étranges ressentis cinématographiques [1] qui ont parfois du mal à être partagés par le plus grand nombre du style "hitomi c’est la vie", "nous on aime les zombies", "Namie Amuro dans un rip-off des Sous-doués = la perfection" ou encore "71 minutes non-stop de Runa Nagai, c’est sacrément se rapprocher du bonheur"... Ahhh... non vous dis-je, ce n’est vraiment pas évident !

...Ouille ! ouille ! ouille !!! Fin de l’aparté Sanchesque...

Le point de non-retour de la critique qui ne parle pas du film dont elle fait l’objet est donc passé, et il va bien falloir essayer de vous donner envie de le voir... hmmmmmm... voyons... la première solution, qui est la plus simple pour moi, serait que vous ayiez déjà vu un film de Suzuki ; dans ce cas vous ne pouvez qu’avoir aimé (n’est-ce pas ?!!!! Grrrr !!!!...) et votre lecture peut s’arrêter là, pour votre plus grande joie, puisqu’obligatoirement vous aimerez Pistol Opera !...

...Ah ?! Vous êtes encore là... Hum, alors là je commence vraiment à être mal barré !... hé hé hé !!!... Hum !... la dérobade n’est plus possible je crois...

Retardons encore un peu le moment fatidique où, de toutes façons, je dirai ce que je pense de ce chef-d’œuvre (ah zut !), et parlons du casting ; enfin surtout de son actrice principale, la sublime Makiko Esumi, qui à 35 ans est tout simplement magnifique. On a pu la voir dans les trois séries Shomuni (Shomuni, Shomuni 2 et Shomuni Final) - entre autres dorama -, et au cinéma dans Maboroshi no Hikari (Hirokazu Kore-Eda /1995), Koi wa Maiorita (Yasuo Hasegawa /1997) et très bientôt (le 14 septembre au Japon) dans Inochi (Tetsuo Shinohara /2002) aux côtés d’Etsushi Toyokawa. Alors qu’elle joue au volley-ball en club pro, elle se blesse au bras et se voit contrainte de stopper sa carrière ; qu’à cela ne tienne, c’est sur les conseils de son infirmière qu’elle devient mannequin, pour finalement devenir actrice (elle s’essaiera même à la chanson, sous l’égide de Tomoyasu Hotei s’il vous plaît, et interprètera le générique de Shomuni 2, "One Way Drive")...

Mais dites moi, vous en avez énormément appris sur Pistol Opera avec tout ça hein ?!... Vous m’en voyez réellement navré ! Bon le truc c’est qu’il y a tellement de choses intelligentes à dire sur cette œuvre mémorable de Suzuki, que je ne vois pas ce qu’une quelconque analyse filmique de ma part pourrait y apporter (hé hé hé !!!)... Ah au fait, Pistol Opera est au cinéma ce que Le Jardin des Plaisirs de Bosch est à la peinture religieuse...

DVD | Victor | NTSC | Zone 2 | Format : 1:1:33 - 4/3 | Images : La perfection dans toute sa splendeur ! | Son : Un 5.1 tout simplement hallucinant ! | Suppléments : Making of (30’), trailers, teasers, reportages, interviews, auditions,...

CD | La géniale et plutôt éclectique musique composée par Kazufumi Kodama est à priori toujours dispo en CD... (Réf. VICL-60786).

[1© Akatomy - 31/05/01.

- Article paru le vendredi 13 septembre 2002

signé Kuro

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