Seoul
Tokio à Seoul...
Corée du sud. Seoul. Yûtaro Hayase, un jeune flic nippon, court comme un damné en pleine rue afin de ne pas rater son vol pour Tôkyô. Soudain, une voiture déferle à toute vitesse ; Hayase s’écarte juste à temps, mais le conducteur fou se dirige tout droit dans la foule, où se trouve une femme et son bébé... Hayase ne fait qu’un bond, et à peine a-t-il sauvé la jeune mère et sa progéniture, qu’il se met en tête de poursuivre la voiture folle... Après un combat en équilibre à toute vitesse sur le véhicule, il parvient à mettre l’un de ses occupant à terre ; celui-ci est armé et parle japonais. Dans la bagarre, Hayase tue l’homme... Alors qu’il recouvre ses esprits, il se retrouve entouré d’hommes qui le tiennent en joug : des policiers coréens...
Pour son troisième long-métrage, Masahiko Nagasawa s’immisce dans le polar d’action, genre duquel il n’est pas forcément un grand habitué, aux vues de ses films ou de ses amitiés cinématographiques. Producteur d’Undo, Love Letter et PicNic, tous trois réalisés par l’immense Shunji Iwai, ou encore de l’étrange Misty de Kenki Saegusa, son travail en tant que metteur en scène va de la romance nostalgique avec Koko ni Irukoto, au mystérieux 13 Kaidan, en passant par le drame avec Sutsugyô - Nagasawa a également réalisé le premier volet de la série Kurikkusinema, Suki, avec Reina Tanaka... Evidemment, mettre un homme aux velléités plutôt auteuristes aux commandes d’un blockbuster nippo-coréen peut sembler être un suicide de la part du studio, en l’occurrence la Toho...
..."peut sembler" uniquement ! Finalement, Nagasawa s’en tire plutôt bien avec ce film présenté en Asie comme le crossover des savoir-faire venant des pays du matin calme et du soleil levant en matière d’action coûteuse, produit par les hommes derrière Swiri (Shiri) pour la Corée, et Whiteout pour le Japon... Nagasawa n’évite pourtant pas certains clichés qui, à priori, sont signés Yasuo Hasegawa, (déjà responsable des scripts de Whiteout et de Kimi o Wasurenai)... S’il tombe donc dans le panneau du cliché - l’exercice du blockbuster d’action n’est pas aisé -, il s’en tire à chaque fois grâce à une pirouette de mise en scène qui vient renforcer le côté ridicule de certaines situations, qui font lever les yeux au ciel tant elles sont à la limite de l’euphémisme pur - le discours d’Hayase sur les relations entre la Corée et le Japon notamment...
...mais revenons un peu à l’histoire en elle-même, vu que le résumé du premier paragraphe ne comporte que les cinq premières minutes - musclées - du film... Hayase est donc interpellé par la police coréenne qui l’inculpe pour avoir interféré au milieu d’une traque qui avait nécessité un travail de plusieurs mois... plus qu’autre chose une méthode d’intimidation envers le jeune flic nippon, qui est gardé par la police soixante-douze heures afin de donner une identification de l’homme qui s’est échappé, puisqu’il serait impliqué dans une très grosse affaire ; depuis quelques mois, des vols à main armée répétés ont lieux dans la capitale coréenne, les ordinateurs de la police sont régulièrement piratés et à quelques jours du Sommet Asiatique, le ministre japonais des affaires étrangères est enlevé... Hayase, qui ne parle pas un mot de coréen, se voit confié à un inspecteur de police bilingue qui n’est autre qu’une jeune femme... Catapulté dans un monde dont il ne connaît pas les règles, Hayase va se retrouver un peu paumé au milieu d’une confrontation intestine au sein d’une police coréenne quelque peu abasourdie par tous ces incidents, et des évènements de premier plan au niveau de la sécurité internationale...
...l’un des points forts de Seoul est sans aucun doute son acteur principal, Tomoya Nagase ; pour son premier rôle sur grand écran, le chanteur du groupe Tokio [1] s’en tire plutôt bien, en y livrant une interprétation quelque peu surfaite mais pleine d’humour, composant une sorte d’ahuri chronique qui passe les trois-quarts du film à recevoir beigne sur beigne... A la ville petit ami d’Ayu (Ayumi Hamazaki, la reine de la J-pop), on a pu le voir principalement à la télévision dans Hakusen Nagashi, Ringu Saishûshô, mais surtout dans le culte et génial drama réalisé par Yukihiko Tsutsumi (Keizoku, Trick), Ikebukuro West Gate Park... Mais plus que tout autre chose, Nagase est le leader de Tokio - groupe tout droit sorti de l’écurie Johnny’s, tout comme les géniaux Smap -, et ça... hé hé hé !! Un groupe qui sort en 2000 une chanson comme Minna de wâ ha ha ! (écrite par Tsunku, ex-leader des mythiques Sharan Q reconverti dans la création du concept Morning Musume) n’a pas peur du ridicule, et donc peut personnifier légitimement une certaine conception du bonheur ( !). A ses côtés, on retrouve dans le rôle du flic taciturne, un traumatisme bien ancré en lui, l’excellent acteur coréen Choi Min-Su, vu dans Yuryeong (Phantom the Submarine) ou encore Libera me...
A l’arrivée, Seoul est un film un peu bâtard... non, non, non !!! Loin de moi l’idée de le dénigrer, mais sous ses allures de blockbuster, il semble ne pas vraiment savoir vers quelle voie se diriger, entre le buddy movie, le complot politique international et le film d’action pur et dur. Il reste néanmoins, sans être le film de l’année, un action movie agréable et sympathique devant lequel on ne s’ennuie pas une seconde ; dont le final, on ne peut plus jubilatoire, ne peut laisser que dans un état de bonne humeur intense !
DVD (Japon pas vu) | Pony Canyon | NTSC | Zone 2 | Format : 1:1:85 -16/9 | Son : DTS, 5.1 et Surround
Suppléments : Teasers, trailers, making of, scènes d’action
décortiquées...
Ce DVD contient uniquement des sous-titres japonais et coréens amovibles.
DVD Superbit (Japon pas vu) | Pony Canyon | NTSC | Zone 2 | Format : 1:1:85 - 16/9 | Son : DTS haut-débit et Surround
Ce DVD contient uniquement des sous-titres japonais amovibles.
DVD (Corée pas vu) | Dae Gyung | NTSC | Zone 3 | Format : 1:1:85 - 16/9 | Son : DTS, 5.1 et Surround
Suppléments : un 2ème disque qui contient des documentaires sur le tournage du film, des trailers, cast & staff...
Ce DVD contient uniquement des sous-titres japonais et coréens amovibles.
DVD (HK) | Universe | NTSC | Zone 3 | Format : 1:1:85 - 4/3
Images : Un pressage sans défaut... mais qui aurait tout gagné d’un transfert anamorphique ! | Son : DTS et 5.1 en cantonais, piste japonaise en Stéréo... très plate !
Suppléments : Trailer de Seoul ainsi que des films Laundry et Returner... that’s all !
Ce DVD comporte des sous-titres chinois, chinois simplifié et anglais amovibles.
Il existe également un VCD (Universe) au format [1:85], mono (VO ou doublage cantonais), pourvu de sous-titres anglais et chinois imposés.
[1] Cf. article That’s Cunning ! Shijo Saida no Sakusen ?



