Shaolin Popey 2 : Messy Temple
Attention chef-d’œuvre !! Peines de cœur, Kung-fu et pets odorants dévastateurs sont au programme de Shaolin Popey 2 !...
Une très méchante femme embauche deux tueurs un peu bidons, et les envoie dans le temple de Wu-Lung afin qu’ils lui rapportent la main droite du maître Min-Pik... Pendant ce temps, au sein du temple, le vieux maître Cheung Mai s’occupe de l’apprentissage de trois élèves un peu particuliers ; deux d’entre eux sont des enfants de quatre ans - Man et Lung - et le troisième un vieil hurluberlu qui ne pense qu’à se remplir la panse et à en faire le moins possible...
Le comédien surdoué qu’est Kok Siu-Man, nous prouve qu’un an avant le sublime Trouble Maker [1] il était déjà digne de l’Oscar du plus grand acteur de tous les temps ! Bah oui que voulez-vous, dans Shaolin Popey 2 notre saucisse sur pattes se sert de son zizi comme d’un appât à poissons... Vous en connaissez beaucoup, vous, des acteurs qui seraient capables d’aller aussi loin dans leur art ?!...
Cet incommensurable chef-d’œuvre du septième art nous en apprend beaucoup grâce à des théories avant-gardistes sur le pet et la respiration. Des pets qui sont d’ailleurs omniprésents tout au long du film tel le prouve cet extrait de dialogue entre l’un des marmots (Lung) et l’immense Ng Man-Tat : "Pourquoi voit-on des éclairs avant d’entendre la foudre ? - Et bien tout simplement parce que les yeux sont devant les oreilles !"... l’enfant à l’esprit vif demande alors : "Mais puisque le nez se trouve devant les oreilles, comment se fait-il que l’on t’entende péter avant d’en sentir l’odeur ?" et notre bonhomme de lui répondre : "C’est parce que le cul est derrière et le pet met plus de temps pour arriver à ton nez !"... Vive le cinéma !!!
Au niveau de l’histoire, vous l’aurez compris, on nage en plein désert artistique, ajoutez à ça une mise en scène plus classique que la neuvième de Beethoven, et vous comprendrez à quel point ce film ne vaut que pour les interprétations de ses trois acteurs principaux. Comme à son habitude, Ng Man-Tat tire la langue à tout va, mais il le fait si bien... nos deux charmants bambins quant à eux, gigotent dans tous les sens, et le coup de grâce nous est assené lors d’une séquence où l’un d’entre eux boit de l’alcool et nous feint une boxe de l’homme ivre sublime, thème musical de Wong Fei-Hung à l’appui ! A propos de la musique du film, sachez qu’aucun morceau n’est original (hormis la chanson du film, chantée bien entendu par nos deux charmantes têtes chauves), et qu’ils sont même allés jusqu’à utiliser le thème principal de Banzai ! (...oui, oui, de Claude Zidi)... Il faut le faire ! Ah oui, j’oubliais, avis aux fans de Michelle Yeoh ; malgré une bonne place au générique on ne la voit pas plus de deux minutes, vous êtes prévenus...
Bref, avec son lot de Kung-fu, de gags visuels énormes, de pets à en faire trembler vos murs, mais aussi de jolis sentiments et d’émotions, Shaolin Popey 2, c’est le bonheur à l’état pur...
Shaolin Popey 2 existe en LaserDisc et en VCD à HK ; il n’est en outre plus disponible en DVD à Taïwan (qui contenait des sous-titres anglais optionnels). Il existe également un DVD français, quant à sa qualité technique, je peux simplement vous dire qu’il est en 4/3, et que d’après mes sources le pressage (tant au niveau de l’image que du son) est plutôt moyen...
[1] Egalement écrit et réalisé par Jue Yin-Ping, voir article sur SdA.
