Spiderbabe
Web squirting.
Ce qu’il y a de bien avec les parodies, c’est qu’il n’y a pas trop besoin de se creuser la tête avec des mécaniques scénaristiques complexes : il suffit de s’appuyer sur la connaissance du public de l’œuvre d’origine, et de jouir de ses lacunes et autres incohérences pour ouvrir la vanne des gags. Ce qu’il y a d’encore mieux avec les parodies érotiques, c’est qu’il suffit de caser une scène de sexe dès qu’on n’a plus les moyens de singer l’original, dès que deux personnages se croisent... euh, tout le temps en fait. Et quand il n’y a plus d’opportunité, il suffit d’en créer une. Un système d’air conditionné en panne par exemple.
Patricia : « I’m so hot I’m starting to see dead relatives »
Lisa : « There’s no sense in staying in these damn closes »
Ça, les braves gens de Seduction Cinema l’ont bien compris, s’appuyant vaguement sur le Seigneur des anneaux, La Planète des Singes et autres Loup-garou de Londres pour dévoiler les attributs de Misty Mundae et ses copines pas farouches, Julian Wells et Darian Caine. Aujourd’hui, vous l’aurez deviné, c’est la déclinaison softcore du Spiderman de Sam Raimi qui nous titille la rétine.
Patricia Porker (Misty Mundae) est une jeune femme coincée comme on les aime, surnommée « Pat la prude », qui fantasme sur le beau Mark Jeremy Wetson depuis qu’elle est toute petite. Un jour, alors qu’elle visite un musée où un savant fait des expériences génétiques sur une araignée, le spécimen X – plus connu sous le nom de Randy – s’échappe et la mord. Le scientifique l’avait bien prévenue : la morsure d’une telle créature cause irrémédiablement la transformation en super-héros dévoué à la lutte contre le crime. Et déclenche aussi un vorace appétit sexuel. Patricia devient donc Spiderbabe, justicière nymphomane à tendance lesbienne. Ce qui lui permettra de combattre la sœur de sa meilleure amie Lisa - Lucinda Knox, ambitieuse industrielle qui regrette la disparition de Randy, et se transforme en la redoutable Femtilian – mais aussi de sa gargariser d’attouchements et autres jeux de langues...
I’d shag me...
Patricia Porker... avatar féminin de Peter Parker qui nous laisse entendre que, derrière ses lunettes de rat de bibliothèque, la miss est potentiellement une cochonne ; la remarque, bien que grossière, n’est pas innocente puisque le patronyme détourné renvoie directement au méconnu Peter Porker, cochon de son état et capable de se transformer en Spider Ham [1]. Patricia elle, n’est pas porcine mais bien portée sur la chose. Normal, puisque c’est Misty Mundae et que la demoiselle aime à s’exposer, autant qu’à caresser, des mains et de la langue, ses bonnes copines à l’écran. Spiderbabe donc, s’adonne tout entier à la satisfaire, pour notre plus grand plaisir puisque tout et même plus, est prétexte à un déballage de poitrines et de postérieurs. Et les super-pouvoirs de l’héroïne, s’ils ne sont pas nombreux, lui permettent tout de même de jouir des toiles d’araignées, ce qui n’est pas rien.
Si Spiderbabe est si agréable à regarder, c’est parce que les producteurs ne tentent jamais de se trouver une excuse pour offrir de la fesse. La parodie est bien là, et plutôt juste dans l’ensemble, mais se limite à des reconstitutions volontairement ridicules, comme ce supposé laboratoire du musée – une pièce vide avec un bureau – ou encore le siège de Miss Knox, un loft vide dont le seul mobilier est une blonde généreuse, qualifée d’ « overpaid eye candy ». Les personnages de Spiderman sont tous là ou presque, même s’ils subissent quelques retouches ; comme l’oncle et la tante de Patricia, qui s’occupent d’un donjon sexuel, ou MJ qui, plutôt que serveuse, devient un jeune homme bossant dans une boîte homo. Le Daily Bugle quant à lui, devient le Daily Bunghole (je vous laisse faire des recherches en ligne...). La trame du blockbuster de Raimi est par contre suivie de loin, de dos et dans le brouillard, et le script s’en détourne en plus à la moindre opportunité de câlin. Les combats et leurs piètres effets sont beaucoup moins nombreux que les échanges de salive, que Johnny Crash préfère écourter et multiplier dans toutes les configurations offertes par le casting, plutôt que s’attarder sur une scène en particulier. Ce faisant, il garantit que le spectateur ne sombre jamais dans l’ennui ; au contraire même, puisque toutes ces petites coquines ont la chair rigolarde. Ce qui, pour un film à faire passer la Troma pour une major, n’est déjà pas une maigre réussite !
Spiderbabe est disponible en double DVD collector, non pas chez votre marchand de journaux, mais chez Seduction Cinema.
[1] Pour les incrédules : Spider-Ham sur Wikipedia.




