Taiga no Itteki
Destin(s)...
Yukiko, une jeune femme dynamique, travaille dans une galerie d’objets d’art à Tôkyô qui appartient à sa meilleure amie et collègue, Ami. Lors d’un voyage professionnel à Moscou, elle fait la rencontre d’un jeune russe, Nikolai...Huit mois s’écoulent. Yukiko reçoit un coup de téléphone ; c’est Nikolai. Le jeune homme est au Japon pour passer une audition de trompette... Mais le père de Yukiko tombe gravement malade, et la jeune femme retourne dans sa ville natale de Kanazawa. Le temps passe. Yukiko, de retour à Tôkyô, découvre qu’Ami a tout perdu. Sans travail, Yukiko retourne à Kanazawa afin d’y recommencer sa vie... Elle renoue contact avec Shoji, son ami d’enfance, mais très vite, l’image de Nikolai occupe ses pensées...
...Taiga no Itteki est l’adaptation d’un best seller écrit par Hiroyuki Itsuki en 1998, par l’immense Kaneto Shindô, réalisateur/scénariste à qui l’on doit notamment les films Onibaba ou Hadaka no Shima (L’Île Nue), sans compter les scenarii de nombreux films dont le magnifique Omocha de Kinji Fukasaku. Trois années séparent donc Taiga no Itteki le roman, du film mis en scène par Seijirô Kôyama (Gekkô no Natsu, Sakura) qui signe ici son vingt-troisième long-métrage...
Taiga no Itteki, c’est le destin d’une jeune femme ; Yukiko aime la vie et les êtres qui la composent... mais elle n’est plus une enfant, et elle doit désormais faire des choix, vivre comme une adulte... Difficile. Lorsqu’elle apprend que son père est atteint d’un cancer incurable, et qu’il n’a que quelques mois à vivre, Yukiko prend conscience de l’aspect fragile de la vie - aussi bien de celle de ceux qui l’entourent que de la sienne. Si elle croit au destin, Yukiko tente de le changer dans un premier temps... mais les évènements qu’elle va vivre en une courte période de temps, vont la faire évoluer, d’une manière que certains pourraient qualifier de défaitiste... Prendre la vie comme elle vient, accepter son destin, telle semble être la philosophie adoptée par les personnages du film au fur et à mesure que les années passent.
Shinichiro, le père de Yukiko, se voit offrir par les médecins l’opportunité de vivre quelques années de plus en subissant une intervention chirurgicale. Mais l’homme est borné... du moins, c’est ce que pensent son épouse et sa fille, et il ne veut pas en entendre parler. S’il est sûr de sa position, il en est tout autre des deux femmes de sa vie... Qu’est-ce qu’aimer ? Imposer sa vision des choses, ou être à l’écoute de l’autre et tenter de le comprendre ? Yukiko et sa mère vont suivre le second chemin, en acceptant le choix de Shinichiro, quel qu’il fût, et aussi douloureux soit-il... La jeune femme suit un itinéraire initiatique, une quête d’amour, au milieu d’un rêve de vie qu’elle voit tantôt s’effondrer, tantôt s’augurer sous de meilleurs auspices. Yukiko ne s’est pas rendue compte qu’elle avait grandi, et son passage à la vie adulte passe par la mort ; la mort qui est l’élément déclencheur d’une prise de conscience de la jeune femme. Qu’a-t-elle fait de sa vie ? Que veut-elle en faire ? Qui aime-t-elle ? Quels choix doit-elle faire ? Autant de questions auxquelles une seule personne peut réellement répondre : elle.
C’est la belle et infiniment talentueuse Narumi Yasuda qui fait vivre l’émouvante Yukiko devant la caméra discrète de Seijirô Kôyama. Narumi est transcendée par son personnage, une femme espiègle et naïve, qui confrontée à la perte des êtres qu’elle aime le plus, va se transformer en une femme magnifique, belle et épanouie, sereine... Découverte en 1984, alors âgée de dix-sept ans, elle est élue Miss Naushika Gâru [1] (Miss Nausicaä Girl) parmi 7611 jeunes filles et gagne le droit d’interpréter l’image song (Kaze no Tani no Naushika Shinboru Têma) inspirée du long-métrage d’animation réalisé par Hayao Miyazaki, Kaze no Tani no Naushika. Elle est apparue depuis dans quatorze films, dont Kamitsukitai ou l’étonnant Zipang, dans lequel elle interprète Yuri la belle chasseuse de prime. A ses côtés, on retrouve pèle-mêle Atsurô Watabe (Keizoku), Rentarô Mikuni (Yasei no Shômei), l’exceptionnellement belle et brillante Mitsuko Baishô (Out), ou encore Yôko Minamino (Sukeban Deka) qui donne ici une interprétation bouleversante...
En adaptant l’univers de l’écrivain Hiroyuki Itsuki, Seijirô Kôyama signe un film à la fois simple, magnifique et envoûtant, mais surtout profondément humain. Taiga no Itteki émeut et rend heureux, en nous transportant dans la vie d’une femme dont le seul défaut est de trop aimer...
DVD | Pony Canyon | NTSC | Zone 2 | Format : 1:1:85 - 16/9 | Images : Magnifiques ! | Son : Un excellent 5.1, parfaitement équilibré, qui sait se faire discret quand il le faut.
Suppléments : 73 minutes de making of, interviews, trailers...
Ce DVD comporte des sous-titres optionnels japonais et anglais.
La sublime partition signée Takashi Kako est (fut ?) disponible sur CD.
[1] Un indicible "merci" à Emiko Y pour les photos provenant du pamphlet de Kaze no Tani no Naushika, et pour les informations concernant Narumi Yasuda...



