Terminator 3 : Rise of the Machines
I’ll be back, You’ll be back, She’ll be back, We’ll be back, They’ll be back dans la joie et l’allégresse pour la troisième fois !!
Sarah Connor est morte. Grâce à elle, à son jeune fils John et au Terminator, Cyberdine fut détruite et le Jugement dernier empêché. Maintenant seul et livré à lui-même, John Connor vit comme un vagabond, glissant de petits boulots en virées en moto. Seul être véritablement conscient que le monde a frôlé de près l’apocalypse, il erre sans réel but. Pour le comprendre, il faut remonter au jour de sa naissance.
En effet depuis ce jour - décisif pour la survie humaine -, sa mère n’a eu de cesse de le façonner pour qu’il devienne l’homme capable de mener la Résistance future, nécessaire à la Victoire sur les Machines. Elle l’a élevé en connaissance de cause, choisissant pour lui les meilleurs pères de substitutions, ceux capables de lui enseigner l’art de la guérilla. Plus tard, alors que son fils a atteint l’adolescence, Sarah Connor se rendra compte de l’attachement de John pour une machine, le Terminator envoyé dans le présent (de l’époque) pour le protéger. Ce qui correspond au nœud dramatique majeur, le point culminant à vrai dire, du second opus réalisé par Cameron (le final tirant, à mon goût, un peu trop sur une corde sensible, mais bon y’a quand même du frisson de partout !!).
C’est donc un John Connor orphelin, zonard, et déboussolé, qui par un concours de circonstances se retrouve à fracturer la Clinique Vétérinaire où travaille Katherine Brewster. Appelée en urgence pour soigner un chat, elle parvient à maîtriser et enfermer John dans une des cages du chenil. L’espace d’un instant, Katherine croit reconnaître en John Connor, l’adolescent pour qui elle avait craqué au collège et dans un obscur sous-sol (si ça c’est pas du scénar bien foutu !!)
" John Connor ? If you want to live, come with me !!"
Le répit est de courte durée, une femme blonde fait irruption dans la clinique et se met à tirer sur tout ce qui bouge. Ce Terminator femelle a déjà refroidi trois jeunes gens, avant de s’attaquer à Katherine et John. Sur le point d’être terminée comme il se doit, Katherine ne doit son salut qu’à l’intervention très musclée du seul et unique Terminator que la Terre ait jamais connu, le modèle T-800 livré avec ses deux piles à hydrogène carrément instables.
John et Katherine parviennent à s’enfuir non sans laisser les deux Terminators s’expliquer derrière eux. Bien vite les fuyards sont rattrapés par la femelle cyborg, décidément bien en chaleur. A bord de son camion grue, elle est stoppée pour la seconde fois par l’homme au perfecto, le Terminator mâle.
"She’ll be back !!"
L’équipage est au grand complet et prend la direction du Nouveau Mexique, lieu de prédilection de tous les scénaristes depuis 30 ans !! Mais l’attachement qu’éprouvait le John Connor à l’égard du Terminator refait surface. De question en question, il apprend de la bouche artificielle du robot sauveur, que la jeune et bien roulée Terminatrice est programmée pour éliminer, non seulement John Connor et Katherine Brewster, mais aussi tous les futurs lieutenants membres de la Résistance. D’épreuves en révélations, John Connor accèdera à sa destinée, celle pour laquelle il a été forgé dès son plus jeune âge, celle dont il n’a jamais voulu...
Produit par Kassar et Vajna, comme à la belle époque (il ne manque que le logo de la regrettée firme Carolco au générique !!), Terminator 3 même s’il s’aligne sur la continuité scénaristique des deux opus précédents, marque un passage de témoin entre deux styles de réalisations différentes et surtout d’approche des personnages. Si au cœur des années 80, Cameron a souhaité sombrer dans une violence quasi inexplicable, mais jouissive je vous l’accorde, Mostow en 2003, a préféré mettre la pédale douce en recentrant les débats sur les deux Terminator. Ainsi pas de violence gratuite, partie prenante dans le premier Terminator du fait de l’ambiance qui régnait dans les salles et l’exigence de gros bras que requit le public à cette époque très "homme qui faut pas emmerder". De plus, Mostow n’a pas souhaité céder à la poudre aux yeux des effets spéciaux comme l’avait fait son tuteur Cameron. Suite au succès d’Abyss, l’homme avait acquis une solide réputation de maître en effets visuels. Bien entendu quand une suite de Terminator fut mise en chantier, la surenchère de specials effects ne pût être évitée. Le T-1000 en métal liquide fut une prouesse technique (Merci à l’équipe de Stan Winston) et les effets pyrotechniques furent légions.
"J’ai commencé à tourner des scènes sans savoir ce que cela allait donner !! Ce n’est qu’en voyant arriver Arnold en Terminator, que j’ai pensé : I’m directing a Terminator movie !!" - Jonathan Mostow.
Reprendre les rennes d’un tel mythe, du fait de cet héritage bien lourd, relevait d’un challenge formidable pour Jonathan Mostow. Un choix simple s’offrait à lui : soit il se laisse porter par la déferlante sur citée (et passe pour le pire des tacherons), soit il apporte et impose une patte sur l’œuvre issue des années Reagan. Heureusement pour nos yeux et nos cœurs, c’est sur la deuxième solution que son choix s’est porté.
Jonathan Mostow n’est ni un homme de l’ombre, ni un tacheron. Sans pour autant apporter un souffle nouveau et révolutionnaire, le réalisateur de U-571, donne la part belle à un scénario pas si mal ficelé que cela. En 1984, le Terminator devait éliminer la génitrice de la future tête pensante de la Résistance, celui qui parviendrait à endiguer la main mise des Machines sur le Monde. L’été 1991 marque le retour de la Machine programmée pour tuer, mais cette fois-ci sa mission est de protéger le libérateur de l’humanité ; mission qui verra son champ élargi au point d’empêcher le Jugement dernier. Mais alors que ce jugement n’a pas eu lieu, l’histoire des hommes changée, le scénario a dû être lui aussi élargi. De nouveau, un tour de passe-passe présent/futur/passé permet aux scénaristes d’avoir les coudées franches et de se permettre quelques jolis rebondissement : qui a envoyé le Terminator cette fois ? Le Jugement dernier est-il devenu improbable, ou a-t-il été seulement repoussé ?
Quelques petits changements ont eu lieu au niveau du casting. Edward Furlong est remplacé par Nick Stahl, pour cause de cure de désintoxication [1] à Quiberon (presqu’île française mondialement connue pour son air vivifiant et ses masseurs de choc !!) Aupavant, il fût le rôle principal du très correct Disturbing Behaviour, une histoire sombre de parents qui acceptent de faire implanter à leurs enfants une puce censée améliorer les résultats scolaires, mais qui vont vite dépasser toutes les attentes et modifier de façon violente les comportements des jeunes lycéens. Son jeu est propre, et la seule ombre au tableau est de le voir maquillé en vieux au début du film. C’est juste bien dommage que Furlong n’ait pas été pas en mesure de reprendre son personnage.
A ses côtés, c’est la charmante Claire Danes qui tient en définitive la dragée haute à la Terminatrice incarnée par l’illustre inconnue Kristanna Loken. Tellement inconnue que les photographes ont shootés ses jambes et son épaule, histoire de bien la cerner (voir les deux photos). Bien sûr c’est une endive, mais son rôle justifie ce non-jeu et ce regard en coin un peu de traviole, façon Robert Patrick.
Bien sûr, il était hors de question pour le rôle-titre de concevoir un autre qu’Arnold Schwarzenegger !! Ah mon Terminator préféré. Ma belle unité cybernétique. Même si sa première apparition, tout comme sa première intervention, nous confirme que plus Arnold vieillit, plus il parle avec ce merveilleux accent autrichien tellement chantant ; Arnold restera toujours le number one !! Le magnifique héros d’Hercule à New-York (voir photo ci-contre) nous offre clairement une prestation plus enclumesque que jamais, mais moi cela fait longtemps que j’ai accepté ça. Devenu un dogme voir une divinité depuis Conan The Barbarian, Arnold fait partie de ma famille, au même titre que Fukasaku. Mister Univers, l’homme le mieux proportionné au monde, le bodybuilder qui incarne Dieu dans l’inutile Kalidor. Le père prêt à tout et n’importe quoi de La Course au Jouet (Jingle all the Way pour les intimes !). Le flic taciturne de Kindergarten Cop qui au contact d’enfants deviendra un professeur aimant et aimé. Le libérateur de Mars, le Benjamin Richard de Running Man... Bon Dieu j’adore ce gars, aveuglément et pour toujours. D’ailleurs je ne suis pas le seul puisque la ville de Graz (agglomération la plus importante et la plus proche de la véritable ville natale d’Arnold, la célèbre Thal) a donné le nom d’Arnold Schwarzenegger à son Musée et à son Stade. Quoi de plus normal après tout !!!
Terminator 3 tient des promesses que l’on n’attendait pas et c’est en ça que le film est une réussite.
"I hope he’ll be back !!" - Takeuchi toutes pupilles dilatées.
Sites Officiels :
http://www.schwarzenegger.com/ Monsieur est en campagne mais en cliquant sur le lien en bas de page vous pourrez vous délecter de pas mal d’infos sur sa personne.
http://www.sksturm.at/ Equipe de football ayant l’immense honneur de fouler la pelouse de l’Arnold Schwarzenegger Stadion.
[1] Info gracieusement offerte par Kuro.








