Sancho does Asia, cinémas d'Asie et d'ailleurs
Hong Kong

The Lady Professional

aka Nu Sha Shou - Lui Saai Sau | Hong-Kong | 1971 | Un film de Akinori Matsuo (Mai Chi-Ho) & Gwai Chi-Hung | Avec Lily Ho Li-Li, Chang Pei-Shan, Huang Tsung-Hsun, Ching Miao, Chang Chen, Lee Sau-Kei, Yee Kwan, Lee Ho, Bolo Yeung, Baak Liu

vengeance... vengeance... Vengeance.... VENGEANCE !!!

Ge Tianli, une jeune et jolie jeune femme, assassine un homme au beau milieu d’un parc d’attraction... Qui est elle, que fait elle, et surtout pourquoi ?!!!

Deux ans plus tard, Tianli tient un petit club bien tranquille ; bien tranquille ?... pas tant que ça puisqu’un vil homme, Xiao Jing, témoin de l’assassinat dans le parc, fait chanter la belle en lui extorquant de l’argent tous les mois. Qui est donc cette étrange femme qui semble être une professionnelle du crime mais se fait manipuler comme un simple pantin par un homme sans scrupules ?...

Avant toute chose, un petit rappel de l’une des règles élémentaires incombant à l’Art Sanchesque et à la vision quelque peu modifiée du Monde par ses créateurs me paraît important : "Tu vénéreras l’exploit’ jusqu’à ta mort !" ...cette petite mais capitale précision étant faite, la genèse de cet ersatz de critique peu désormais vous être contée... The Lady Professional. Sous ce titre alléchant se cachent les ingrédients du parfait met cinématographique ; l’année du cru tout d’abord, 1971. Tout bon film d’exploit’ se doit d’avoir été confectionné durant cette décennie magique nommée 70’s. Premier bon point pour ce film. Ensuite, le titre qui fait comprendre instantanément qu’il s’agit d’un objet filmique appartenant à la magnifique famille des Women with Guns (hormis les quelques uns qui pourraient penser à un film traitant de la prostitution)... Haaa !!! Oui, ça devient tout de suite encore plus apetissant ! Alors en découvrant ces deux éléments déjà suffisants et plus que satisfaisants, s’ajoute un morceau de choix : cette Lady professionnelle qui tient une arme n’est autre que la charmante et ravissante Lily Ho, actrice taiwanaise exilée dans l’ex-colonie britannique pour travailler au sein de la Shaw alors qu’elle n’a que quinze ans - petit rappel historique : Lily Ho, c’est aussi près de quarante films sur une période allant de 1965 à 1974 ! Ensuite, le nom du réalisateur, Akinori Matsuo (55 long-métrages à son actif réalisés entre 1958 et 2003)... ça ne sonne pas tellement chinois ça... un japonais à la tête d’un projet de film d’exploit’ produit par les mythiques studios Shaw Brothers avec dans le rôle principal une Lily Ho âgée de dix-neuf ans ?! Hmmm... Soudain, l’élément décisif se situant au verso de la jaquette du DVD entre dans le champs de vision du Sancho : Lily Ho y est habillée en... nonne !!!!! Arrgghhhh !!! Un Women with Guns couplé à un film de nonnes, le coup est fatal...

Accélérés éhontés, poursuites en bagnoles psychotiques, cascades effectuées par des cascadeurs suicidaires, zooms à go-go, plans barrés qui partent dans tous les sens filmés sous les angles les moins habituels... Bref, c’est à un vrai festival que nous convie Akinori Matsuo, qui visiblement s’est bien amusé à tenter quelques petites expérimentations visuelles assez déjantées... Dès le départ, le ton est donné ! Une première séquence tournée entièrement en caméra subjective nous montre le point de vue de la belle Ge Tianli prête à assassiner l’homme qu’elle suit, juste avant que n’apparaisse un générique magnifique et jouissif qui nous fait comprendre illico où l’on se trouve !

...oui mais... Si les séquences du début du film sont barrées bien comme il le faut, le réalisateur, le scénariste et les comédiens semblent s’empêtrer quelque peu dans une histoire qui a du mal a décoller réellement. Ouch !... Pourquoi Tianli tue-t-elle l’homme dans le parc d’attraction ? Pourquoi se laisse-t-elle malmener par le témoin de la scène sans broncher ? Autant de questions qui seront plus ou moins rapidement élucidées... et encore ! La séquence qui suit celle où elle se fait extorquer une somme par le vilain, est un flashback - presque digne du film tamoul Dhill (Dharani /2001) [1] - dans lequel on voit la pauvre Tianli assister à la mise à mort de son père au beau milieu de sa maison incendiée, sa mère malade dans ses bras...

Ok ! Cette fois c’est compris, Tianli veut se venger, et tuer un à un les méchants qui ont tué son papa... Tianli n’est pas tueuse par vocation, non, Tianli est tueuse par devoir, par nécessité... elle veut se venger ! Ouh làlààà mais alors... oui, c’est pour ça qu’elle ne tue pas les autres messieurs qui sont très vilains avec elle, en fait elle, elle est très gentille, elle ne ferait pas de mal à quelqu’un qui ne lui a rien fait... Oui mais alors pourquoi accepte-t-elle de tuer un homme ?... Ahhh pour infiltrer le petit monde des méchants et gravir un à un les échelons de l’organisation criminelle qui a commandité la mort de son père ?!... Je comprends mieux maintenant !... The Lady Professional, c’est un peu Point Blank (John Boorman /1967) version Hong Kong, et Lily Ho est le pendant féminin de Lee Marvin !!!

...à vrai dire, le principal intérêt de The Lady Professional est la jolie Lily Ho ; Lily reine du déguisement, Lily tireur d’élite, Lily déesse de la baston, Lily qui avec une poignée de terre parviant à aveugler trois gaillards costauds, Lily ange de la vengeance, Lily chez les nudistes, Lily, Lily, Rhââââââ Lilyyyyy !!!!!!! ...oui, l’atout premier du film reste Lily qui, il faut bien le dire, possède un tel charme qu’elle en devient charismatique (...).

...alors au final, s’il est loin d’être le grand film d’exploit’ qu’il laissait pourtant présager, The Lady Professional n’est ni plus ni moins qu’un petit Women with Guns sans aucune prétention, un film d’exploit’ familial qui ne restera pas gravé dans la mémoire collective, mais gratifiera le spectateur de l’indicible bonheur procuré par la vision de la belle Lily Ho dans un magnifique scope !

DVD | IVL en association avec Celestial Pictures | NTSC | Zone 3 | Format : 2:35- 16/9 | Images : Un master magnifique aux couleurs chatoyantes pour un pressage exempt de défauts | Son : Mono, r.a.s.

Suppléments : Le trailer du film, mais aussi de The Knight of Knights, We Love Millionaires, The Golden Buddha et The Venus Tear Diamond ainsi que les habituels synopsis, cast & staff bio/filmos, l’affiche originale, des photos d’exploitation, notes de productions...

Ce DVD comporte des sous-titres optionnels anglais, chinois, malaisiens et indonésiens.

VCD | IVL en association avec Celestial Pictures | Au format, avec sous-titre anglais et chinois imposés sur le film.

[1Merci à Torrente Wong pour cette découverte cinématographique inégalable digne d’un Cat III couplé à une pub pour du shampooing !

- Article paru le mercredi 17 décembre 2003

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