Tomie
Tomie va vous faire perdre la tête... à moins que ce ne soit elle...
Tsukiko, une jeune étudiante victime d’un accident de voiture, est depuis sujette à d’épouvantables cauchemars morbides. Elle tente de recouvrer la mémoire en utilisant une technique d’hypnose sous le contrôle médical d’une psychiatre. Inconsciemment, elle mentionne un nom : Tomie... L’inspecteur Harada enquête quant à lui sur la mort d’une jeune fille répondant au nom de Tomie Kawakami, retrouvée décapitée ; en investiguant de manière poussée, il s’est rendu compte que depuis l’ère Meiji, un nombre impressionnant de cadavres sans têtes, s’appelant tous Tomie Kawakami, furent découverts... Quant au voisin du dessous de Tsukiko, il nourrit une créature étrange vivant dans un carton ; mais très vite, cette "chose" s’avère devenir une petite fille qui grandit à la vitesse de la lumière...
Chez Sancho, on pratique la théorie du chaos ; ainsi Tomie premier du nom est traité bien après sa séquelle (Tomie Replay), elle même critiquée après sa suite (Tomie Re-Birth), sans oublier l’épisode direct-to-video de la série (Tomie Another Face, avec Runa Nagai, Miam !), dont la critique devrait faire son apparition dans les colonnes Sanchesques d’ici quelques jours ou années, c’est selon l’humeur...
Tomie est donc la première adaptation cinématographique du manga éponyme de Junji Itou [1]. Autant vous le dire tout de suite, il s’agit d’un vrai film d’horreur qui, bien qu’il soit sorti à peu près à la même période que Ring (Hideo Nakata /1998), n’en reprend pas vraiment les recettes, ou plutôt s’en détourne d’une manière intéressante... Dans les deux films, il est question d’une jeune femme "fantôme" qui cherche la vengeance ; mais là où le film de Nakata nous offrait une mise en scène soignée et il faut bien le dire très mainstream - Kadokawa oblige -, Tomie est un film "crade", dans le sens où l’horreur y est montrée sans détours ni mièvrerie, le tout dans une ambiance glauque à souhait, tant au niveau des couleurs que de l’atmosphère sonore.
Réalisé par Ataru Oikawa (Tamagawa Shojo Sensô, ainsi que des épisodes de la série télé Natsu Chan Chi), et interprété par un casting de choix, puisqu’il regroupe l’excellente et très jolie Mami Nakamura que l’on a pu voir dans The Girl of Silence - Father Fucker de Genjiro Arato, Gohatto (Tabou) de Nagisa Oshima, ou encore Tôkyô Gomi Onna (Tokyo Trash Baby) de Ryuichi Hiroki ; à ses côtés dans le rôle de Tomie, c’est Miho Kanno, idole/cover-girl aperçue dans Eko Eko Azarak : Wizard of Darkness (Shimako Satô /1995) ou Saimin (Hypnosis, Masayuki Ochiai /1999) ; quant à Shôji Harada, le flic, c’est l’immense, le génial, le chef-d’oeuvrissime, notre idole à tous, Tomorowo Taguchi - qu’on ne présente plus désormais -, qui lui prête ses traits.
Sans être LE chef-d’œuvre de l’épouvante nippone, Tomie est un film qui possède un univers bien particulier, qui a le mérite de montrer les choses sans détours et sans cynisme, contrairement à bon nombre de films du genre ; le succès ne se fera pas attendre, comme l’illustreront ses suites, qu’elles soient cinématographiques ou réservées au marché de la video... Les japonais nous prouvent que le film d’horreur n’est pas mort, et que le gore est bel et bien ressuscité !
DVD | Universe | NTSC | All Zone | Format : 1:1:85 (très légèrement recadré en 1:1:78) - 4/3 | Images : Un ensemble correct sans plus ; une compression hasardeuse et un contraste général un peu trop poussé... | Son : Mono, r.a.s.
Sous-Titres : Au choix anglais, chinois ou chinois simplifié. | Suppléments : Trailer, et mini bio/filmos de Mami Nakamura, Miho Kanno, Junji Itou et Ataru Oikawa... c’est tout !
Tomie existe également en VCD (Universe) sous-titré anglais et chinois.
Il existe en revanche au Japon un DVD (Daiei) anamorphique qui contient un making of d’une trentaine de minutes ainsi que des trailers, teasers et spots T.V... malheureusement ce DVD n’est pas sous-titré. Toujours au Japon, est disponible la VHS, tandis que le LaserDisc est épuisé.
[1] Cf. articles Tomie Replay et Tomie Re-Birth.

