Sancho does Asia, cinémas d'Asie et d'ailleurs
Japon

Weather Girl

Japon | 2008 | Un film de John Doe | Avec Nana Konishi, Mochida Akane

Ah, ces dames et demoiselles qui font la pluie et le beau temps sur le petit écran, nous promettent sécheresse ou humidité sans se dépareiller de leurs sourires, de leur enthousiasme, et, la plupart du temps, de tenues à même d’émoustiller les abonnés des pages lingerie du catalogue de La Redoute... Weather Girl parle de l’une de ces illustres présentatrices, Ai, 19 ans, miss météo d’une petite chaîne de télé nippone, qui aimerait tant devenir une véritable météorologue, percer les secrets des cumulonimbus et les partager avec ses fans... Entre deux échecs à l’examen qui la sépare de son rêve, la demoiselle s’encanaille avec son boss, vil coquin qui trousse aussi Maki, l’assistante coincée de l’émission. Lorsque Ai découvre le pot aux roses, elle se réfugie auprès de Junji, ami de jeunesse qui débarque dans les locaux de la chaîne pour s’accomplir en tant que scénariste. Si le jeune homme connaît le secret de la belle – elle n’a pas vraiment 19 ans, mais 26 – elle ne sait pas que, planqué derrière ses discours prônant l’effort sans relâche à concrétiser ses désirs d’enfance, il n’écrit rien et n’est en réalité qu’un simple plombier...

Face à Weather Girl, je me suis surpris à repenser à une telenovela vénézuelienne que je regardais au vingtième degré étant plus jeune, ayant la chance de vivre à l’époque en Espagne devant les programmes bas de plafond de la chaîne Telecinco. Ines Duarte, Secretaria ; tel était le nom de cette série à faire passer Santa Barbara pour Six Feet Under, dans laquelle la moindre émotion surjouée devenait un moteur narratif étiré jusqu’à la rupture, dans un jeu terne de champs / contre champs rigides, avec force niaiserie et regards outrés... Et bien le film de John Doe (je n’ai pas réussi à identifier le metteur en scène) est du même acabit, avec sa réa toute nue, ses redoutables mensonges calendaires et autres manipulations machiavéliques à bases de vibro télécommandé, et ses dialogues étonnants (Ai ne dit pas "j’ai quelqu’un dans ma vie" ou "je baise quelqu’un d’autre" mais plutôt "j’ai récemment développé un nouvel intérêt romantique", mais ponctue ses salves émotionnelles à l’aide d’un "Prends moi" du plus mignon effet). Ah, je vois que j’ai piqué votre intérêt. Pourtant, dans le domaine du v-cinéma érotique nippon, Weather Girl fait figure de singulière exception, puisque son softcore plan plan, voire pénible, réussit à être moins intéressant que sa dramaturgie de supermarché.

Et oui, la fesse est triste dans Weather Girl. Bien que Nana Konishi et Mochida Akine fassent de leur mieux pour gémir tout en aigus, comme il se doit, pendant qu’on les malaxe à la nippone, ce faux érotisme respire l’ennui à plein nez. De plus, alors que je suis plutôt du genre à trouver du charme à toutes les filles et femmes de la planète, ces deux présentatrices ne sont pas très jolies... Alors, une solution s’offre à vous si vous vous asseyez devant cette galette : accélérer la vitesse de lecture des accouplements de 50%, ce qui rendra la dynamique des poitrines plus intéressante, si tant est que votre regard ne trouve pas meilleur port d’attache que le film. Ce qui serait plus drôle car, les yeux fermés ou dirigés ailleurs, les demoiselles passeraient presque pour des chipmunks, tandis que les bruits de succion hyper abusés et monotones qui accompagnent chaque simulation de fellation et cunnilingus, conjurent facilement l’image de quelques Chupacabras affamés dans votre esprit. Et là, Weather Girl devient un concept étonnant. [1]

Sauf qu’il faut bien se rendre à l’évidence : pas un seul Chupacabra dans les aventures d’Ai et Maki. Juste une fille qui décide de prendre son courage à deux mains, d’avouer au monde entier qui la regarde – certainement 3-4 pelés, car la chaîne ici présentée fait passer notre TNT pour du HBO – qu’elle est ouhlala ! super vieille. Ce qui lui vaut d’être désavouée, déclenche conférences de presse et même l’envoi de menaces de mort, mais lui offre surtout l’admiration de son spécialistes des tuyauteries... Et pendant qu’Ai souffre de maux de ventre suite à son aveu (si si), Maki occupe le devant de l’écran, minaude à fond, serre les lèvres et la poitrine et se retrouve, eh oui, avec un sex toy entre les cuisses en direct, pour le vil plaisir de son amant et patron qui finira exclu de la chaîne. Justice est faite ! Youpi ! Yeehah ! Ben non, pas vraiment en fait.

Weather Girl est disponible en DVD et VCD Hk chez Unicorn, sous-titré anglais. Ce qui laisse forcément un peu rêveur quand on voit le nombre de bons films, même de fesse fauchée, qui n’ont pas cette chance.
Les captures d’écran sur cette page proviennent du site http://molodezhnaja.ch/.

[1Je précise tout de même que cet article a été rédigé sous des symptômes grippaux prononcés.

- Article paru le vendredi 1er janvier 2010

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