World Apartment Horror
Otomo réinvente le Karaoke, Sabu le sublime...
Itta, un yakuza, est envoyé dans un immeuble appartenant à la pègre afin d’en déloger ses occupants, des non-japonais. Son prédécesseur étant devenu fou, il n’a pu assumer sa tâche. Le mafieux emploie donc toutes les méthodes en son pouvoir pour rendre la vie des locataires impossible, jusqu’à ce qu’il soit lui-même "pris en main" par un esprit qui hante les lieux...
Seul film "live" de Katsuhiro Otomo, mangaka et réalisateur fort connu en nos contrées notamment grâce à Akira (manga et long-métrage), World Apartment Horror jouit d’une réputation de film culte et déjanté y compris auprès des gens ne l’ayant vu. Réputation méritée puisque cet ovni dans la filmographie du maître est en passe de devenir l’un des films "matage de bouts" (ne vous méprenez pas !) préféré de Sancho...
Comment rendre la vie de ses voisins insupportable, voir invivable ? C’est un peu le plot de base de World Apartment Horror, tout du moins dans un premier temps. Malheureusement pour notre ami yakuza, les choses ne sont pas aussi simples qu’elles le paraissent. Venu prêter main forte à un confrère, il découvre l’homme cloîtré dans son appartement, un sabre à la main et les yeux figés comme s’il avait vu un fantôme...
Les fantômes n’existent pas !
... commence donc la phase d’intimidation, qui consiste à être plus que désagréable envers ses gentils voisins ; tout d’abord faire peur, en se la jouant vilain yakuza qui parle très fort et roule les "r" avec une voix venue du fin-fond des tripes... ça ne marche pas vraiment...
... et dieu créa l’ultime Karaoke...
Jamais ! Au grand jamais ! [1] un karaoke n’avait été aussi jouissif dans toute l’histoire du cinéma, pas même Simon Yam interprétant la chanson de Wong Fei-Hung devant une foule en délire dans Casino (Billy Tang Hin-Shing /1998). Car là se trouve l’objet de vénération de Sancho ; Sabu est grand, Sabu est chef-d’œuvre, Sabu chante comme un dieu, bref, Sabu est notre maître à tous ! Difficile de vous retranscrire l’état dans lequel nous à mis la première vision de cette séquence Karaokesque, mais sachez que le générique fini, nous nous empressâmes de remettre le chapitre de "la séquence du karaoke" comme on l’appelle désormais dans les hautes sphères Sanchesques...
Oui, mais il n’y a pas que ça !...
... bien évidemment, l’intérêt de World Apartment Horror ne repose pas sur une (avouons le) très courte séquence de karaoke, aussi mythique soit-elle. Non. La thématique du film est l’intégration, l’entraide, bref, Otomo y prône l’ouverture d’esprit, la tolérance et même un certain altruisme, d’une manière assez peu commune j’en conviens, mais c’est justement ce qui fait toute la force du film.
Ouh là... Encore un bien étrange article que celui-ci ! Oui, mais de toutes façons, World Apartment Horror est un excellent film, drôle de surcroît, dont la simple vision ne peut que procurer jubilation et bonheur, alors pourquoi aller chercher à analyser en profondeur un film qui possède des qualités indéniables ? Interprété par un Sabu (Shinjuku Kuro Shakai China Mafia Senso, Koroshiya Ichi) au mieux de sa forme, plus connu aujourd’hui comme réalisateur avec d’excellents films (tous sans exception !) de Dangan Runner à Monday, en passant par Postman Blues et Unlucky Monkey. Quant à Otomo, il prouve avec talent qu’en plus d’être un mangaka/ auteur/ designer/ scénariste de génie, il est également un excellent réalisateur de film "live"... Est-il encore utile de dire qu’il faut vous jetez dessus à la première occasion venue ?
DVD | SME Visualworks - Sony Music Entertainment | NTSC | Zone 2 | Format : 1:1:85 - 4/3 | Images : Bonnes, pas de défauts de compression, mais un transfert anamorphique n’aurait pas été de trop. | Son : Une excellente stéréo. | Suppléments : Le trailer, et c’est malheureusement tout !
Ce DVD ne comporte pas le moindre sous-titre.
[1] Copyright Monsieur Manatane.


