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Hors-Asie

Bloodrayne : The Third Reich

aka Bloodrayne 3 : The Blood Reich | USA / Canada / Allemagne | 2010 | Un film d’Uwe Boll | Avec Natassia Malthe, Michael Paré, Brendan Fletcher, Clint Howard, Willam Belli, Annett Culp

Guten Tag, motherfuckers !

Trois ans après sa chevauchée contre un Billy the Kid vampirisé (cf. Bloodrayne 2 : Deliverance), Rayne nous revient pour la seconde fois sous les traits de Natassia Malthe à l’occasion de Bloodrayne : The Third Reich, dans le cadre de la trilogie improbable de sieur Uwe Boll, variation de tons autour d’une préoccupation économique, complétée de Blubberella et Auschwitz. Trois films tournés avec les mêmes acteurs au sein des mêmes décors, avec à peu de choses près un point commun supplémentaire en ce qui concerne Blubberella et Bloodrayne : The Third Reich : le même scénario. Seuls tour de taille de l’héroïne et sérieux diffèrent. A l’issue de la vision de cet opus opposant Rayne à un vampire nazi, une question subsiste : des grasses et sympathiques aventures de Lyndsay Hollister ou du nanar tout en décolleté avec Miss Malthe, lequel est la parodie de l’autre, déjà ?

Il semblerait que la langue française n’ait pas prévu d’antonyme à la notion de parodie ; pour autant, en effectuant la transition de Blubberella vers Bloodrayne : The Third Reich, j’ai bien l’impression d’être témoin de cette entreprise rarissime à l’écran, de réadapter une gaudriole en en faisant un objet sérieux – et d’y échouer avec insolence. Pas qu’Uwe Boll soit incapable d’œuvrer dans une cinéphilie sérieuse – allez jeter un œil du côté de Stoic et Seed si vous en doutez -, mais il a besoin pour ce faire d’un certain nihilisme, autant que d’une alternative viable à l’écriture d’une continuité dialoguée, souvent trop faible pour se passer du grand absent de la liste de compétences de cet homme que je me plais toujours à défendre : la direction d’acteurs. En gros : de films moins bavards, plus improvisés. Hors ce Third Reich, avec ses gunfights pourris et ses combats discutables, ne saurait abandonner ses airs d’actionner réfléchi, pour reconnaître que Natassia Malthe paraît bien plus instruite en voix off qu’à l’écran. Meilleur lectrice qu’actrice donc, et l’on apprécie d’autant plus ses considérations philosophico-humanistes en off, avec pleins de mots de plus de deux syllabes dedans, qu’elles nous permettent de nous concentrer tranquillement sur son décolleté ostentatoire – assurément le point fort du film, et sa seule constance.

Pour le reste, c’est assez affligeant, mais aussi très savoureux, au second degré, lorsque considéré en contrepoint de Blubberella. Micheal Paré et Brendan Fletcher - le premier en commandant nazi transformé en damphyr après avoir ingéré du sang de Rayne, bien décidé à faire d’Adolf Hitler un vampire immortel ; le second en chef de la résistance – échouent tout particulièrement à faire preuve de sérieux, voire de gravité. Surtout que face à eux, Natassia Malthe fait beaucoup la moue, et se fend de répliques juteuses et déplacées, comme si elle était mise au défit de les dérider. Reste Clint Howard, que l’on remercie de sa prestation en tout point identique, que ce soit face à Lyndsay Hollister ou à Rayne : son Mengele du pauvre (dont on aurait aimé que les expériences profitent des effets d’Olaf Ittenbach, grand regretté du premier Bloodrayne), fort d’une intonation ridicule, reste l’aberration des deux métrages, étendard du laisser-aller "Bollien", pivot qui se permet même d’avoir des scènes exactement identiques de l’un à l’autre. Preuve s’il en est, que même Boll n’est pas trop sûr de ses tons – et qu’il n’en a strictement rien à foutre.

Ce qui compte, c’est de s’amuser, de filmer de pseudos arts martiaux, de profiter d’un massage de Rayne, au cours duquel elle vient en aide à une prostituée battue, pour la (nous) remercier d’une étreinte lesbienne généreusement dénudée, de ne pas s’embarrasser de scènes chiantes ou compliquées à tourner – même si leur absence laisse des trous béants dans l’édifice. Bref, d’être syndicalement rentable – imparable stratégie du « trois films pour le prix d’un » - pour pouvoir continuer à jouir de cette autonomie qui permet à Uwe Boll de filmer ce qu’il veut, en toute impunité.

Bloodrayne : The Third Reich n’est pas bien difficile à trouver, en DVD et même en Blu-ray.

- Article paru le samedi 22 février 2014

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