Sancho does Asia, cinémas d'Asie et d'ailleurs
Hong Kong

Chocolate Inspector

Hong Kong | 1986 | Un film de Phillip Chan Yan-Kin | Avec Michael Hui Koon-Man, Ricky Hui Koon-Ying, Anita Mui Yim-Fong, Sibelle Hu Hui-Zhong, Roy Chiao, Michael Chow Wai-Man, Tsui Kam-Kong

Chantre de l’humour Hong-kongais pendant deux décennies, Michael Hui n’hésite pas à se déguiser en chien dans un hommage à Kurosawa...

Chocolate (Michael Hui - The Private Eyes, Chinese Box) et Egg-Tart (Ricky Hui - The Contract, Mr.Vampire) sont deux flics de la brigade criminelle, assignés aux tâches les moins reluisantes de la police, comme par exemple retrouver un chat perdu... Mais un jour, le super intendant Chiao (Roy Chiao - Summer Snow, Indiana Jones & the Temple of Doom) demande à Chocolate de s’occuper de sa fille Chiao-Chiao (Anita Mui - Rouge, The Heroic Trio) nouvelle recrue dans la police et apprentie Miss HK ; leurs relations sont plutôt tendues, lorsque l’un des deux jumeaux de la Maïté locale - le quintal en moins - est enlevé. Notre trio de choc va devoir faire équipe afin de retrouver l’enfant et son ravisseur...

Michael Hui, le dieu de l’humour cantonais pré-90’s, est avant tout un homme instruit et féru de cinéma. C’est peut-être pour ça qu’en écrivant le scénario de Chocolate Inspector, il y voyait un hommage au génialissime Akira Kurosawa (auquel il voue une admiration sans nom) et à son magnifique Tengoku to Jigoku (Entre le Ciel et l’Enfer /1963), lui même adapté du roman d’Ed McBain, King’s Ransom. Bon évidemment, on en est assez loin, mais le but escompté n’est pas le même : ici, on est en plein dans la comédie familiale, et dès qu’une certaine tension commence à se faire sentir, notre hôte ne peut s’empêcher de désamorcer le climax alors en place avec un bon gros gag, visuel de préférence. Déguisements en tous genres sont légions, et je commence d’ailleurs à me demander si Michael Hui n’a pas un penchant pour les travestissements en femmes et en animaux... Dans Chocolate Inspector nous avons droit à un magnifique costume de gros chien en peluche, et surtout, un déguisement fort réussi de femme de petite taille... du "grand" art !

Aujourd’hui, Michael Hui n’est plus la star qu’il fut entre le début des années 70 et la deuxième moitié des années 80, et Chocolate Inspector marquait la quasi-fin de son règne sur l’humour Hong-kongais, même s’il eut un dernier sursaut deux ans plus tard, en 1988, avec le très bon - et drôle - Chicken and Duck Talk, parabole sur la perte d’identité de la jeunesse Hong-kongaise au profit des modes venues des Etats-Unis. Hui est un personnage atypique dans l’industrie du cinéma de HK ; diplômé de la fameuse Chinese University of Hong-Kong en sociologie, il aspirait à une carrière politique depuis son plus jeune âge avant de finalement devenir professeur. Puis il "tomba" dans le monde de la télévision en tant que présentateur de jeu, puis eut sa propre émission, le Hui’s Brother Show avec son frère Sam (Aces go Places, Swordsman) en 1972. Suivit la carrière qu’on lui connaît au cinéma.

Bon, pour en revenir à Chocolate Inspector, même s’il n’est pas le plus drôle des films "de" Michael Hui, il reste néanmoins un - très - bon divertissement d’un genre qui allait être amené à disparaître au profit des Heros Movies, dont John Woo sera l’un des maîtres d’œuvre la même année avec son A Better Tomorrow (Le Syndicat du Crime), lui qui réalisa (c’est officieux, mais tout le monde le sait !) un grand nombre de comédies dont The Private Eyes (Mister Boo !) avec les frères Hui... La roue tourne, soit, mais après un énorme passage à vide, Michael Hui vient de se diriger dans une comédie. Peut-être un nouveau commencement pour l’homme qui fit rire toute l’Asie (y compris le Japon) pendant près de vingt ans...en tous cas, il le mérite !

DVD | Universe | NTSC | All Zone | Format : 2:35 - 4/3 | Images : Dans l’ensemble assez bonnes, si l’on excepte les quelques rayures de pellicule et quelques problèmes de colorimétrie en fin de certaines bobines. Pas de défauts de compression majeurs. | Son : Un Mono clair. | Sous-titres au choix Anglais, Chinois, Chinois simplifié ou Malaysien.

Il existe également un LaserDisc au format 1:33 (Ouille !! Du plein cadre pour un film en Scope !) sans sous-titres, ainsi qu’un VCD (pas vu).

- Article paru le jeudi 19 juillet 2001

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