Sancho does Asia, cinémas d'Asie et d'ailleurs
Hong Kong

The Bamboo House of Dolls

aka Lui Chap Chung Ying - Nu ji zhong ying - Bamboo Women’s Prison | Hong Kong | 1973 | Un film de Kuei Chin-Hung (Gwai Chi Hung) | Avec Lo Lieh, Birte Tove (ou Brite Tove selon les génériques), Bik Dai Do Foo, Wong Hap, Lau Wai Yue, Fan Mei Sheng, Li Min Lang, Chan Shen, Ko Hung, Lau Nga Ying, Niki Wane, Roszka Rozen

Le Pont de la Rivière Kwaï version exploit’ ...

En pleine invasion japonaise du territoire chinois et en même temps que la guerre du Pacifique, un chinois est tué sous les yeux de sa compagne, par une escouade de soldats de l’Empire du Soleil Levant. L’exécuté a juste le temps de glisser au creux de l’oreille de sa future veuve ces trois mots : « White Cloud Peak ». Hong Yulan n’a guère de répit : les hommes armés lui tambourinent le crâne jusqu’à l’évanouissement.

Non loin de là, dans un hôpital de la Croix Rouge, d’autres troupes investissent les lieux, à la recherche d’un aviateur anglais dont l’appareil a été abattu la veille. Devant le silence de tous, les soldats de sa Majesté Impériale assassinent une première poignée d’otages et s’apprêtent à continuer le massacre arbitraire, quand le pilote se livre à eux. Pilote qui ne tardera pas à être sommairement exécuté à son tour.

Devant ce carnage sanglant les infirmières sombrent dans une hystérie contagieuse. Et il faut pour les calmer toute la tendre diplomatie du Capitaine nippon, qui de son hurlement dictatorial ordonne à ses fidèles fantassins d’envoyer toutes ces femmes blanches dans le camp de concentration n°13.

C’est au milieu de collines fabuleusement vertes, bordées par l’océan d’un bleu hallucinant, que Jennifer, Elisabeth, Mary et Hu Lizhu sont incarcérées. L’impitoyable Commandant en chef de ce curieux établissement - dont les résidentes permanentes sont affublées d’une petite culotte bleue azur assortie d’une chemise tout aussi bleue, « échancrable » à souhait et très facilement « déchirable » - est assisté de Mako, chef de la Sécurité et demoiselle sournoise aux tendances lesbienne et S.M., et de Cui Guodong, traitre à sa patrie chinoise, poseur à lunettes et fervent admirateur de la cruauté ambiante. Bref ce Camp 13, sans valoir le 731, reste très peu recommandable.

D’ailleurs histoire de mettre dans le bain les nouvelles arrivantes, la totalité des prisonnières sont convoquées pour assister au châtiment d’une forte tête, qui a tenté de s’évader et qui depuis attend patiemment son heure dans le four qu’occupa jadis Sir Alec Guiness. La malheureuse est enchaînée les bras en croix, mise à nue et fouettée par ses compagnes de cellule, jusqu’à ce que mort s’en suive. Mais voici que la captive qui a asséné le coup de grâce est prise d’hystérie, court dans tous les sens et, guidée par les rafales de mitraillettes, bondit sur le barbelé électrifié. La pauvre meurt dans un déluge d’étincelles et au loin se devine un coucher de soleil des plus magnifiques.

Pourtant nos nurses maltraitées ne sont pas au bout de leurs peines, car l’arrivée d’une nouvelle colocataire dans le camp, Hong Yulan, éveille l’intérêt des gardes, comme des anciennes. Cette dernière, depuis son arrestation, souffre d’amnésie et peut à peine se souvenir de son propre nom. C’est alors qu’un jour le cuisinier du camp prend à part Yulan pour lui apprendre qui elle est et l’importance qu’elle a pour le gouvernement chinois. En effet, Yulan est la seule à savoir où son mari a escamoté des dizaines de caisses remplies d’or, destinées à l’armée rebelle chinoise. Le cuisinier, tout comme son défunt mari, est un agent rattaché à la Chine et sa mission est de faire sortir de ce camp Hong Yulan...

Passé la baffe monumentale d’une Meiko Kaji revancharde à souhait dans la série des Joshuu Sasori, il fallut attendre un épisode d’Arabesque au début des années 90 [1], pour retrouver un peu de fraîcheur sur la planète WIP (Women In Prison). Bien évidemment quelques bons direct-to-video tels que les deux Sasori datant de 1998 et nous racontant les déboires d’une Chiharu Komatsu ahurissante et jouant juste (Sasori : Joshuu 701 Gou et sa suite Sasori : Korosu Tenshi ; tous deux critiqués sur Sancho) nous firent patienter... puis plus rien de correct à se mettre sous la dent. Il fallut se tourner vers les rape-revenge pour nous rassasier, vers la série des Zero Woman (ahhh !! Chieko Shiratori !!!) , ou encore vers un Amazoness in White purement chiant outre les 5 minutes de zombies [2]. Bref tout ceci devint bien morne. Et puisqu’à l’Est rien de nouveau, pourquoi ne pas se pencher sur l’ancien ? Aussi après de courtes et ô combien fructueuses recherches , je tombus sur une bien belle jaquette d’un bien beau DVD. Imaginez plutôt une femme nue enchaînée et une autre agenouillée, le canon d’un Luger dans sa bouche... bien évidemment cette femme au comble de l’excitation laissant largement apparaître ses tétons !! Et que dire du miraculeux titre... Bamboo House of Dolls... whoaaaa !!! Comment résister à une telle orgie de sens et d’envies ? D’autant plus qu’un générique hallucinant, accompagné d’une musique bien hystérique, nous laisse tendrement sombrer dans ce qui restera un visionnage inoubliable !!

Le spectateur s’en prend tellement au fil des minutes, qu’il en vient à souhaiter que les humiliations se multiplient, que les viols consentants fassent rage, que la nymphomanie gagne d’autres détenues, que de tels camps rouvrent leur portes, que... que... que...

Bamboo House of Dolls est le plus complet des films d’exploitation ayant jamais vu le jour. Tout y est : baston de chiffonnières à poil, humiliations en tous genres, viols, tortures, prisonnière nympho, gode(s) ceinture(s) en bois et/ou en pierre, scène de douche purement gratuite et joviale (pourtant se balancer de l’eau à la figure n’est pas très drôle)... Il faut comprendre que dans ce type de film, dès qu’une femme tombe, elle se débrouille pour laisser s’échapper un nichon et prendre une pose bien lancinante en se frottant l’emplacement de son corps meurtris... dans sa chair.

Pour sûr, dans un film tel que Bamboo House of Dolls, la cruauté règne en maître sur le camp et dans nos cœurs, puisque je vous dis qu’on ne peut qu’en demander plus, ahh les criminels !!! Il faut bien dire que l’idée de faire d’une frêle aveugle l’un des personnages principaux reste le concept du siècle. D’ailleurs Kuei Chih-Hung emploie la fragile infirme de façon spectaculaire. Ecoutez plutôt et apprenez que ce merveilleux camp sert occasionnellement de bordel au service des héros de l’Armée Impériale. Les détenues sont livrées en pâture aux désirs sexuels des officiers loyaux. Ainsi Hu Lizhu, la non-voyante, sans trop savoir (la naïve) ce qu’elle fait seule dans une pièce avec un homme ayant trop forcé sur le saké, se voit contrainte de marcher sur du verre, préalablement disposé, pour échapper aux avances pressantes d’un individu saoul. Allez Monsieur MacTiernan vous avez vu le film, c’est ça hein coquin !! En tout cas quelle idée sensass, seigneur je suis assez jaloux de ne pas l’avoir eue !!

Mais les idées originales ne manquent pas, ce Bamboo House of Dolls en est littéralement bourré. La profusion de flares, qu’ils soient générés par le soleil, les projecteurs ou toute autre surface réfléchissante, reste une marque de fabrique dont le seul but est de sublimer les images (quel plan final !!). Il est clair qu’avant de remarquer cela, la plupart des spectateurs seront subjugués par l’inventivité de Mako/Terry Liu (la chef de la Sécurité), qui compte bel et bien transformer un pain de savon en gadget sexuel

Avec Bamboo House of Dolls, on prend largement son pied et c’est ce qui reste le plus important de nos jours. La musique - qui n’est pas sans rappeler les partitions de Brian May et de ses Mad Max 1 et 2, pourtant sortis respectivement en 1979 et 1981 - est somme toute pas mal inventive pour l’époque et rend parfaitement contagieuse l’hystérie du camp. Réussite du genre et film culte ce Bamboo House of Dolls est.

Je terminerais simplement par vous avouer que le supplice de bidon (à ne pas confondre avec celui du bidou ou encore de hibou [3]) prend une nouvelle dimension, et puis vive le maquillage outrancier des lèvres et le eyeliner... non vraiment il ne manque plus que les collants résilles et les bottes en cuir... ah non y’en a en fait !!!

Ah oui j’oubliais, longue vie à Lo Lieh !!!

Bamboo House of Dolls est disponible en VCD et DVD HK, édités tous deux par Celestial Pictures dans le cadre de la collection Shaw Brothers.

Le film est remasterisé comme il se doit. La copie est magnifique et les nombreux flares nous éblouissent de plus en plus et illuminent la pièce de façon mémorable. Bien entendu le format qui nous est présenté est celui d’origine. Le 2.35 est net et placé en de très bonnes mains, puisque le réalisateur sait s’en servir.

Le son, bien qu’étant un mono gonflé en 5.1, est de très bonne facture. Le film est proposé en mandarin et en cantonais, bien sûr les personnages japonais parlent le nippon dans les deux versions. Les sous-titres présents sur cette édition sont chinois, anglais, indonésien et malais.

Suppléments : photos de plateau et de tournage, affiche originale, quelques notes de productions (une maigre page en réalité), des bios et des filmographies sélectives de Lo Lieh, de Wang Hsia et de Kuei Chih-hung, et pour finir des bandes-annonces de films quelque peu érotiques qui sortaient alors sur les écrans hongkongais. Ainsi Bamboo House of Dolls est accompagné de Women of Desire (contemporain voir has been), The Sexy Killer (du bonheur à l’état pur), 36 Secrets of Courtship (comédie romantique) et Sex for Sale (tout un programme !!).

[1Jessica Fletcher va rendre visite à une de ses fans en prison, quand les prisonnières menées par Adrienne Barbeau prennent possession des lieux à l’aide de fusils à pompe et de vulgarités carcérales.

[2Et les Ilsa dans tout ça !!!

[3HIIIBOUUUU !!!

- Article paru le mercredi 22 juin 2005

signé Takeuchi

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