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Japon

Aruthimetto Kuraishisu - Kaneda Ichiko no A.BU.NA.I Shigoto

aka Ultimate Crisis | Japon | 1992 | Un film de Norihisa Yoshimura | Avec Miki Mizuno, Rina Satô, Eri Aikawa, Hiroo Oikawa, Yamaguchi Edo, Yoshiaki Fujiwara, Kou Watanabe, Tetsurô Tanba

Plongée dans le sous V-Cinema et régression due à une idolâtrie inconsidérée...

Ichiko Kaneda travaille comme serveuse dans un restaurant avec son amie Maiko. La particularité d’Ichiko, hormis d’être pourvue d’une imagination qui n’a d’égale que sa candeur inconsidérée, est d’être une accro forcenée aux séries noires qu’elle dévore à longueur de temps... Alors que le restaurant est plein à craquer, Ichiko aperçoit un bien étrange client qui porte un sac de sport ; en passant près de lui, elle entend un Tic Tac. Il n’en faut pas plus à la jeune femme pour appeler la police, qui arrive - suppléée par l’armée et une équipe d’artificier impressionnante - sur le champs et boucle tout le quartier. Mais le sac de l’homme ne contenait pas une bombe, simplement une petite poupée portant une petite horloge. Ichiko ne sait plus où se mettre... Quelque peu retournées par cet incident, Ichiko et Maiko sont accostées par un étrange vieil homme, Monsieur Tanaka. Il confie aux deux jeunes femmes une mission secrète : apporter un sac contenant des plans ultra-secrets à l’un de ses hommes qui se trouve à Yuzawa Onsen. Elles acceptent - quasiment - sans rechigner, et se retrouvent au beau milieu d’une aventure qui va rapidement les dépasser...

Ahhhh... le V-Cinema nippon !!! Quoi de mieux pour se sentir envahi d’une bonne humeur exaltante couplée à une curiosité bizarroïde d’un cinéma à part entière totalement inconnu en nos contrées occidentales ?! Il arrive que V-Cinema rime avec qualité, si ce n’est technique, scénaristique, et vice-versa... oui mais il arrive aussi que l’on se trouve nez à nez avec d’étranges OVNI filmiques dont le niveau ne s’élève guère plus haut que le raz des pâquerettes. Aruthimetto Kuraishisu, est une sorte d’énigme, un sous-produit inexplicable qui se transforme rapidement en un vrai petit film...

...évidemment, cette improbable histoire - un industriel ultra-puissant confie une mission secrète à deux jeunes serveuses -, est tombée entre mes mains pour une seule et unique raison : Miki Mizuno. Ah ça y est, il remet ça ! On ne se refait pas... 1991. Miki Mizuno, dix-sept ans et récemment promue star du petit écran nippon grâce à une publicité dans laquelle elle lance un "chuushiteyo-" aujourd’hui culte, se voit confier un rôle dans le film Kunoichi Ninpôchô... Oui mais elle est très mignonne, et ne lui confier qu’un second rôle n’est vraiment pas très sympa. Ah ben ça alors, que faire ?... elle n’est quand même pas si connue que ça après tout... un rôle principal ok, mais dans quoi ?! Comment ? Un direct to video de bas étages tourné au caméscope des familles ?! Ah bah là oui alors !!! Et c’est ainsi que le premier rôle principal de Miki Mizuno, bien avant Koibito wa Sunaipâ (version télé - 1 & 2 - et cinéma) ou Genjitsu no Tsuzuki Yume no Owari (aka A Chance to Die), est celui de la jeune Ichiko Kaneda, dans une sorte d’inexplicable aventure aux allures comico-polar-vaudevillesque...

...pendant les deux ou trois premières minutes de Aruthimetto Kuraishisu, on a peur... très peur... non vous ne comprenez pas : ON A TRES TRES PEUR !!!! (surtout en voyant les ignobles regards caméras lancés par d’encore plus ignobles figurants)... Puis, rapidement, le ton parodique du film nous rassure... Ichiko Kaneda ; en japonais, le patronyme ’Kaneda’ se compose de deux kanji (deux sinogrammes si vous préférez) ’Kane’ et ’Da’... Mais en plaçant le prénom ’Ichiko’ dans le prolongement de son nom, le kanjiIchi’ greffé aux deux autres, forment un autre patronyme : ’Kindaichi’... ça vous dit quelque chose ? Normal, puisque l’illustre Kyôsuke Kindaichi [1] n’est autre que l’un des plus fameux détective de la littérature (et du cinéma) nippone ! Tout au long du film, Ichiko mettra un point d’honneur à ce qu’on l’appelle bien Kaneda et non Kindaichi... Ah bah voilààààà...

...bon, je dois vous avouer qu’aux vues de la jaquette et du peu (c’est un euphémisme !) d’informations disponibles sur ce film, j’avais une sorte d’à priori (bouhhhhhhhh !!!!) négatif vis-à-vis d’Aruthimetto Kuraishisu... Je me préparais même psychologiquement à en dire de vilaines choses ; il faut dire que ma liste avait tout pour être une sorte de brûlot à l’encontre du réalisateur et de son équipe. Les mouvements de caméra approximatifs du début du film (et je vous épargne les transitions faites à coup d’effets vidéos faisant passer Télématin pour une émission avant-gardiste !), la musique tout simplement abominable, l’éclairage inexistant... oui, mais au fur et à mesure que le film progresse, la caméra se fait plus habile, et la mise en scène plus travaillée, pour nous trouver même devant de vraies idées de réalisation qui n’ont parfois rien à envier à de plus traditionnelles productions.

Aux commandes de cet étrange et sympathique petit film, Norihisa Yoshimura, qui quelques années plus tard réalisera (et scénarisera) le cinquième volet de Zero Woman - Zero Woman - Kesenaikioku - en 1997 (tout mène à tout au pays du soleil levant)... Le casting, quant à lui, ne propose donc pas réellement de star... même si l’intrigant Monsieur Tanaka est interprété par... Tetsurô Tanba (Kaidan-Kasanegafuchi) !!! Et oui, et le pire dans tout ça, c’est qu’à soixante-dix ans le bougre à l’air de bien s’y amuser. Tant qu’il y a du plaisir...

...la phrase d’introduction de cet ersatz d’article était donc une malveillance gratuite et non fondée de ma part... [voix off] "bref, une fois de plus, Kuro aura appris qu’il ne faut pas juger un film avant de l’avoir vu..."... oui, oui Madame voix off, et par-dessus tout je retiens une chose, essentielle quant à elle : Miki Mizuno, peu importe où, quand et comment... c’est le bonheur assuré !!!

Uniquement en VHS (NTSC) au Japon...

[1cf. article Yatsu Hakamura / Le Village aux Huit Tombes

- Article paru le samedi 29 mai 2004

signé Kuro

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