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Japon

Gojira Tai Mekagojira

aka Gojira X Mekagojira - Godzilla vs. MechaGodzilla - Godzilla against MechaGodzilla - GXMG | Japon | 2002 | Un film de Masâki Tezuka | Avec Yumiko Shaku, Shin Takuma, Kana Onodera, Koh Takasugi, Yûsuke Tomoi, Junichi Mizuno, Akira Nakao, Kumi Mizuno, Takeo Nakahara, Yoshikazu Kanou, Kôichi Ueda, Akira Shirai, Midori Hagio, Naomasa Rokudaira, Shinji Morisue, Misato Tanaka, Hideki Matsui, Tsutomu Kitagawa, Hirofumi Ishigaki, Makoto Kamiya, Takehiro Murata, Kenji Suzuki, Masâki Tezuka

Round 26 : Godzilla vs. Yumiko Shaku !

Après la destruction de Tôkyô par Godzilla en 1954, le gouvernement japonais décide de créer en 1966 une troupe d’élite spécialisée dans la destruction des grands monstres, l’Anti-Megalosaurus Force. Puissamment armée, elle défend vaillamment le Japon jusqu’en 1999... Un nouveau lézard radioactif géant revient et dévaste une fois encore le pays du soleil levant. Le gouvernement nippon, totalement anéanti par cette attaque inattendue, décide de passer à la vitesse supérieure en créant une arme ultime en étroite collaboration avec les plus grands scientifiques du pays, à partir de l’ADN du premier Godzilla dont le squelette gît dans les profondeurs de la baie de Tôkyô...

2003. Le résultat est un bio-robot géant, MFS-3 Kiryu, que les japonais surnomment MechaGodzilla. Créature hybride mi-reptile mi-robot, Kiryu possède l’arme de destruction la plus puissante de la création : l’Absolute Zero, un rayon atomisant en une poignée de seconde tout obstacle se dressant face à lui. Akane Yashiro, membre de l’AMF, seule rescapée de la mission qui se solda par un terrible échec quatre ans plus tôt, est retenue pour piloter le Kiryu alors que Godzilla repointe le bout de son - gros - nez... Alors que le bio-robot entame un combat contre le reptile radioactif, il devient totalement incontrôlable et se retourne contre les forces terriennes...

...s’il est aujourd’hui sûr que Shûsuke Kaneko [1] est le nouveau maître du Kaijû eiga, il est indéniable que le digne héritier au trône est Masâki Tezuka, réalisateur débutant - Gojira X Mekagojira est son deuxième film - à qui l’on doit l’excellent Gojira X Megagirasu... Tezuka débute sa carrière cinématographique en 1987 au poste de second assistant réalisateur de Kon Ichikawa sur le film Taketori Monogatari, puis devient son premier assistant jusqu’en 1996, leur dernière collaboration étant Yatsu Hakamura (ils retravailleront une fois de plus ensemble en 1999 sur l’expérimentation filmique Shinsengumi). Puis, en 1997, il met un premier pied dans l’univers du Kaijû, en assistant un grand habitué du film de monstres, Takao Okawara, sur le méconnu Yûkai - qui n’est d’ailleurs pas un Kaijû !... Toujours est-il que la même année, Tezuka travaille sur Mosura 2 (Mothra 2 /Kunio Miyoshi), puis rempile l’année suivante sur Mosura 3 (Mothra 3 /Okihiro Yoneda)... 2000. Tezuka passe enfin derrière la caméra, à quarante-cinq ans, en réalisant le Kaijû de la renaissance de Godzilla... 14 décembre 2002, le public nippon découvre sur grand écran le nouvel opus de leur lézard géant préféré, Gojira X Mekagojira...

...ce vingt-sixième opus du monstre radioactif intervient directement après le vingt-quatrième épisode, GMK - le vingt-cinquième - étant totalement indépendant puisqu’il était la suite directe du premier film réalisé par Inoshirô Honda en 1954...

Entrons - enfin ! - dans le vif du sujet, à savoir que vaut ce Gojira X Mekagojira, quatrième rencontre au sommet entre le géant d’écailles et le géant de métal ?... Si le mètre étalon du renouveau cinématographique reptilien était le génialissime GMK réalisé l’année précédente par Shûsuke Kaneko, ce round 26 se rapproche plus de l’épisode dirigé par Tezuka en 2000, le néanmoins excellent Gojira X Megagirasu... Nettement en dessous du film de Kaneko qui possédait un budget beaucoup plus important... A vrai dire, pour apprécier pleinement cet opus de Big G, mieux vaut effacer de sa mémoire GMK... ça y est ?.... allons y !...

Gojira X Mekagojira version 2002 possède un charme assez désuet qui n’est pas sans rappeler ses congénères des 70’s !... et rien que ça, c’est déjà le bonheur ! Nos monstres géants campés par des acteurs costumés font vraiment plaisir à voir à une époque où effets spéciaux ne riment plus qu’avec images de synthèses onéreuses... Oui bien sûr, GXMG possède son lot de CG très réussis, mais n’oublie pas non plus ses maquettes, toujours surprenantes. Mais en dehors de l’aspect visuel du film - qui frôle parfois le magnifique -, Tezuka et son scénariste Wataru Mimura (déjà responsable du scénario de Gojira X Megagirasu) explorent à nouveau la nature humaine, en insufflant au film un côté "analytique" du comportement de l’être humain, notamment face à la mort... Cette prise de conscience est personnifiée par une enfant, Sara, la fille du scientifique responsable du projet MFS-3 Kiryu. Traumatisée par la perte de sa mère, elle est une pacifiste acharnée malgré son jeune âge. Sara est une sorte de vecteur déclencheur d’une prise de conscience chez les adultes qui ont le pouvoir... Akane Yashiro, personnage énigmatique, jeune femme de vingt-cinq ans membre de l’AMF a un grave problème ; elle se sent responsable de la déroute de la mission dans laquelle tous ses coéquipiers trouvèrent la mort... Pathos, pathos... S’il est un élément bien présent dans GXMG, c’est le pathos trimballé par ses personnages principaux, qui en fait de vrais héros de tragédie...

...GXMG est un film de monstres "écolo-politico-bourrino-tragi-sentimentalo-comique", du jamais vu ! Le combat de la nature contre la machine est évidemment l’un des principaux éléments apporté par Kiryu, sorte de condensé "vivant" de l’évolution technologique d’un pays comme le Japon, tiraillé par son côté organique, qui peut faire penser à une certaine tradition culturelle finalement toujours très forte... Mais un autre aspect, tout aussi important du film est son côté ouvertement - ou en filigrane, tout dépendra du spectateur - féministe ; le premier ministre nippon est une femme, le pilote du Kiryu est une femme - donc l’avenir du monde dépend d’elle -, et la sagesse et la maturité viennent d’une petite fille...

Un nouveau Godzilla c’est quasi-forcément un moment de pur bonheur en perspective... Voir de grands gaillards déguisés en monstres faire du catch sur des maquettes, avouez que c’est plutôt sympa non ?!... Oui, vous avez raison, il n’y a pas que ça, et si ce GXMG était en partie tant attendu, c’est pour son héroïne, j’ai nommé Yumiko Shaku !!!

...Aaaahhhhhh... Yumiko Shaku... Vingt-cinq ans, charmante idol/ cover girl/ chanteuse/ actrice, dans l’ordre que vous voulez ( !), plus connue des plateaux de photographes que des plateaux de cinéma, GXMG est son deuxième long-métrage [2] après Shurayukihime (Shinsuke Sato /2001). Si la plastique de mademoiselle Shaku est bien connue du mâle nippon, son visage est connu d’un grand nombre de téléspectateurs puisqu’elle est l’héroïne du drama tiré du manga Sky High, ou encore de Ikirutame no Jounetsu Toshite no Satsujin... Tiens, à propos de mâle nippon, le lieutenant Togashi, son supérieur est interprété par Koh Takasugi, un acteur à la voix... euhhh... d’un autre temps, que l’on a pu voir en ébouriffé génial dans Samehada Otoko to Momojiri Onna (Katsuhito Ishii /1998)...

...bon finalement, ce vingt-sixième épisode des aventures de notre gros lézard radioactif préféré n’a qu’un défaut, celui d’arriver après GMK... Mais bon, on nage malgré tout en plein bonheur cinématographique, et on en ressort ému par un plan final d’un beauté à tomber, le sourire aux lèvres en sachant qu’il nous faudra attendre un an avant de voir sa suite, toujours réalisée par Tezuka, au titre prometteur et alléchant de Gojira X Mosura X Mekagojira Tôkyô S.O.S [3] ... Tout un programme !

DVD (Japon pas vu) | Toho | NTSC | Zone 2 | Format : 2.35:1 - 16/9 | Son : 5.1 ou Stereo

Suppléments : Teasers, trailers, making of, spots TV...

Ce DVD ne contient que des sous-titres japonais amovibles.

DVD (HK pas vu) | Universe | NTSC | Zone 3 | Format : 2.35:1 - 4/3 | Son : DTS et 5.1 uniquement en cantonais, piste japonaise Stereo

Contient des sous-titres optionnels chinois, chinois simplifié ou anglais.

Existe également en VCD (Universe), au format [2.35:1], en mono (VO japonaise ou doublage cantonais), avec sous-titres anglais et chinois imposés.

Bonus
Site Officiel de Godzilla: http://www.godzilla.co.jp

[1Cf. article GMK.

[2Troisième si l’on compte sa participation en tant que doubleuse au film de Pokemon, Mizu no Miyako no Goshin Ratiasu to Ratiosu.

[3Ce 27ème opus est prévu en salles au Japon pour le 13 décembre 2003...

- Article paru le mercredi 13 août 2003

signé Kuro

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