Shaolin Soccer
Chiau Sing-Chi au top de sa forme dans une Kung-Foot comédie...c’est le pied !
...et l’expression "taper dans le ballon" n’aura jamais été aussi bien employée que dans Shaolin Soccer... Fung (l’inséparable compère de Chiau, Ng Man-Tat) ex-future gloire du football local dont la carrière fut brisée par le méchant Hung (Tse Yin - Rouge) jaloux de son talent, est aujourd’hui un moins que rien, uniquement bon à cirer les pompes de ce dernier, devenu un puissant homme d’affaire dans le milieu du ballon rond. Un jour, Fung croise Sing (Chiau Sing-Chi), un étrange ramasseur d’ordures qui lui soutient l’idée qu’il est possible de combiner football et Kung-fu ; Qu’à cela ne tienne, Fung décide de créer une équipe de foot composée de Sing et de ses anciens co-disciples martiaux, la Shaolin Team, afin de disputer le championnat national et de vaincre l’équipe toute puissante de Hung...
Enfin ! C’est le premier mot qui me vient à l’esprit en découvrant ce film ; il faut dire que l’on n’avait pas vu Chiau Sing-Chi depuis l’exceptionnel King of Comedy [1] (1999), injustement boudé par la critique et le public lors de sa sortie... ceci explique peut-être cela... Il aura donc fallu deux ans d’attente pour voir enfin arriver Shaolin Soccer, dont la production fut l’une des plus longue de l’histoire cinématographique Hong-kongaise, si bien qu’il en avait des allures d’Arlésienne. Autant vous le dire tout de suite, Shaolin Soccer est une réussite ; l’inventeur de l’humour méchant est depuis l’incontournable God of Cookery (1996) devenu le défenseur des exclus et des losers, et ose afficher des sentiments. Peut-être tout simplement une remise en question personnelle suite à ses bides successifs, lui qui était habitué à être le numéro un... Bref, là n’est pas le débat, et Chiau Sing-Chi signe le film le plus dingue qui existe sur le foot ; vous me direz, le chorégraphe des matchs n’est autre que Ching Siu-Tung (Duel to the Death)... on aurait pu trouver pire ! Terrain transformé en véritable champs de bataille, tirs aux buts aux allures de duels et score de 40 à 0 sont légions dans cette comédie de - grande - qualité, bourrée d’effets numériques à vous en couper le souffle ! Les membres de la Shaolin Team utilisant leur kung-fu tout au long des matchs, vous comprendrez aisément que cela puisse donner lieu à une débauche d’effets visuels tous aussi fous les uns que les autres : ballons transformés en tigre de feu, sauts à plus de dix mètres au dessus du sol, joueurs transformés en quilles vivantes, gardiens de but capables de rattraper de véritables missiles et j’en passe !...
Nouvelle venue dans la "famille" Chiau Sing-Chi, la jeune chinoise Zhao Wei (The Duel), et deux sympathiques cameo de Cecilia Cheung (Master Q 2001), découverte par Chiau dans son précédent film (King of Comedy), et Karen Mok (Fallen Angels) également une habituée de ses films depuis les deux Chinese Odyssey (Jeff Lau Chun-Wai/1995), sans compter une rigolote apparition de Vincent Kok Tak-Chiu [2]. Shaolin Soccer est un excellent film dans lequel Chiau en profite pour dénoncer le dopage et la corruption dans le milieu sportif, au même titre que l’exclusion - et la société Hong-kongaise face à ses exclus - qui est désormais un thème récurrent de son œuvre... et puis, un Chiau Sing-Chi qui nous revient en très grande forme dans un film qui a déjà des allures de classique, que demander de plus ?... Un must pour les fans et pour tous les autres - moi, j’y retourne !
Je ne vais parler ici que des produits "officiels" ; officiels en Malaysie puisque pour y contrer la piraterie, les films sont disponibles en vidéo et/ou VCD deux ou trois jours après leur sortie en salle. Donc pour le moment, il n’existe que le VCD ou la cassette vidéo malaysienne ; le film y est présenté en version originale cantonaise, sous-titré en Chinois, Anglais et Malaysien (!), et au format (1:1:85).
Info : Le film est sorti en salles à HK le 2 Juillet.
Site Officiel: http://www.i-cable.com/heeheehaha/home.phpl
[1] Hormis un rôle dans la comédie de Wong Jing The Tricky Master, en 1999 également, dans laquelle il partageait l’affiche avec Nick Cheung Kar-Fai (Runaway).
[2] Kok est avant tout connu pour avoir écrit des scénarios de comédies (Love on Delivery, From Beijing with Love), réalisé quelques long-métrages (Forbidden City Cop, Only Fools Fall in Love) et fait l’acteur dans un grand nombre de films (God of Cookery, Those Were the Days).


