Sancho does Asia, cinémas d'Asie et d'ailleurs
Inde | Etrange Festival 2002

Muthu

aka The Dancing Maharaja | Inde | 1995 | Un film de K.S. Ravikumar | Avec Rajinikanth, Meena, Senthil, Sarath Babu

Incroyablement jouissif. Ce sont les deux qualificatifs qui me sont venus à l’esprit lorsque je suis sorti de la projection de Muthu, comédie musicale indienne présentée lors de la nuit Bollywood proposée cette année par l’Etrange Festival. Présentant des caractéristiques communes avec Lagaan comme la durée, les nombreuses chansons "chef-d’œuvre" et les rebondissements en pagaille, il m’est difficile de résumer ce type d’expérience en quelques lignes, donc plutôt que de me perdre dans de longues phrases, voici une sélection exhaustive des souvenirs que laissent Muthu à ses spectateurs :

Un générique de début kitsch au possible, réalisé entièrement en peinture, où les portraits des acteurs se succèdent dans une hilarité hystérique. Le port de la moustache obligatoire. Une carriole qui dépasse un bus dès la première chanson. Des combats de kung-fu à faire pleurer de rire et de dépit tout amateur de chorégraphies HK. Une scène incroyable, digne d’un vaudeville, où les principaux protagonistes se retrouvent tous pendant la nuit, autour d’une fontaine ; manque plus que De Funès. Un mouvement de caméra plutôt couillu que Sam Raimi n’a même pas osé dans les duels de Mort ou Vif. Le retour du tee-shirt en filet rouge chez les policiers véreux. Les mouvements de torchon les plus impressionnants jamais filmés, dans la lignée de la scène des claques dans Mon nom est Personne. Des inserts de poulets. L’art de manier, et surtout de dégainer un fouet rétractable. La reconnaissance sociale de la monture de lunettes métallique doré. Des combats où les malheureux adversaires de Muthu traversent les airs, les vitraux et les murs. Des transitions entre le jour et la nuit honteusement drôles. La moustache et les cheveux noirs qui dépassent de la moumoute grisonnante. L’art de la poursuite indienne, ou comment semer ses poursuivants dans une plaine en tournant simplement à gauche. Un saut de précipice en carriole à copier dans le prochain Matrix. Le hoquet féminin en élément rythmique. L’index dressé qui impose le respect. Une chanson digne des meilleurs moments de Champs-Elysées, avec costumes et décors multiples dans des couleurs chatoyantes. Des chorégraphies saccadées. Des costumes multicolores en fleurs. Un chauve maquillé qui danse. Un entracte bien annoncé qui laisse le spectateur sur les dents. Des contacts de peaux aussi sensuels que dans In the Mood for Love. Un billet doux qui transite magnifiquement entre différents personnages pour aboutir à la scène de vaudeville susdite. Un roulé-boulé interminable sur une falaise qui surpasse de loin le romantisme torride de Tant qu’il y aura des hommes. Des révélations finales dignes des meilleurs épisodes de Dynastie. Des cascadeurs qui n’hésitent pas à se jeter sous les chevaux. Un pendu. Une machination diabolique. Des ralentis de pute. Un portrait de Gandhi. Un viol incestueux. Des colliers de fleurs roses gigantesques. Trois rôles pour un seul acteur. Un cobra. Des centaines de figurants... Bref, du bonheur.

Muthu est disponible en DVD indien, sous-titré anglais...

- Article paru le lundi 16 septembre 2002

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