Man, a Natural Girl
Scénario de Itaru Era, d'après un manga de
Tetsuya Koshiba
Avec Jun Matsuda, Runa Nagai, Megumi Asakura, Yoshihiko Hakamada,
Shunsuke Matsuoka, Yuki Matsuoka, Kôji Tsukamoto, Natsumi Yokoyama
Tennen shôjo Man next: Yokohama hyaku-ya hen
Scénario de Itaru Era, d'après un manga de
Tetsuya Koshiba et une histoire de Yuuji Ishida
Avec Ayana Sakai, Takashi Nagayama, Chiaki Ichiba, Erika Yamakawa,
Eri Nomura, Chikako Ôba, Shiori, Aya Makinoda, Sayaka Kamiya, Hitomi
Oota, Yuuki Fukuzono, Tomonori Masuda, Kazuhiro Sakai, Sara Matsuzaka,
Shingo Tsurumi
Bien bien bien. Bon. Comment dire. Euh… Ah, je
sais, on va commencer par une évidence, comme dans beaucoup d'articles
de cette section. Miike, c'est un type mortel. Et tout ce qu'il
fait, c'est ultra chef-d'œuvre. Comment ça, je vous l'ai déjà dit
cent fois? Ah bon…
Hum… Ca se voit tant que ça que j'essaye de repousser le moment
où je vais devoir réellement injecter un tant soit peu de substance
dans cet article? Bon d'accord, je me lance, alors. Mais pour que
vous compreniez dans quel type de lecture vous vous lancez, il faut
quand même que vous sachiez que les objets de ce texte sont deux
séries télé de plus de trois heures pour l'une, et environ deux
heures et demies pour l'autre, sans sous-titres. Avec plein de jeunes
écolières en grandes chaussettes qui parlent beaucoup, ma foi. Et
puis se battent un peu, aussi. Et puis j'oubliais: je ne comprends
que quelques mots de japonais (genre 16-17, pas plus, hein).
Et Tennen, malgré tout, c'est la meilleure série du monde.
Voilà, c'est dit.
Vous êtes libres de rester, ou de partir lire autre chose, par exemple
votre dernier Première dans lequel ils expliquent que Mishima
tient le rôle principal du Lézard noir, rien que ça
(et il est sous-titré, hein, celui-là). Ah vous restez finalement?
Tant mieux!
En fait, le pire dans tout ça, c'est que je n'ai
pas vraiment honte. Enfin si, un peu, bien sûr, mais ce n'est pas
pour les raisons que vous croyez…
Pour la petite histoire, moi j'en étais encore à 5-6 Miike max,
en salles uniquement, que Takeuchi et Kuro se la donnaient déjà
grave sur cdjapan, faisant fumer la CB sur des DVDs sans
sous-titres. C'était avant Gojoe, et moi, du coup, bêtement,
j'étais un peu contre la démarche. Et Takeuchi de se pointer un
jour avec Tennen Shojo Man, qui était supposée être une série
dudit Miike où des écolière se battent contre des vampires. Bouffie,
mais à la Miike, quoi (au fait, Buffy aussi, j'aime plus
que tout - juste histoire de perdre toute crédibilité). Alors
il nous montre le début, on attend, on saute quelques chapitres,
ça papote, il ne se passe rien - et surtout pas un seul vampire
à l'horizon. Takeuchi tire un peu la tronche, nous on se paye sa
tête (parce qu'il faut voir le prix, en plus, vous vous doutez
bien!), il remballe et on oublie. Et puis un beau jour il revient,
et, l'air de rien, il me montre deux extraits très courts de la
série. Dans le premier, l'homme-montagne de Fudoh se fait
humilier par une jeune fille insolente. Dans le second, une mouche
(dont la caméra ultra-mouvante de Miike adopte le point de vue)
observe la préparation d'un combat entre tout plein de jeunes filles,
toutes plus poseuses les unes que les autres. Le bonheur. Je décide
de garder les galettes, pour voir s'il y d'autres plans du même
style.
Et là, surprise, je regarde tout, quasiment
d'une traite, incapable de décoller les yeux de l'écran alors que
je ne comprends pas un traître mot de ce qui se dit. Mais le truc,
avec Tennen Shojo Man, c'est qu'il y a quelque chose de foncièrement
japonais, fou et bon qui se dégage de chaque image. On sent bien
qu'on passe à côté de beaucoup sans les dialogues (surtout dans
les transitions entre les épisodes, effectuées par la présentatrice
hystérique de la vidéo d'introduction à Battle Royale),
mais on comprend quand même l'histoire, et les personnages sont
suffisamment caricaturaux et visuels pour que, très rapidement,
on s'attache à l'étrangeté dépaysante de l'ensemble. Voire plus.
Dans mon cas, c'est la dépendance immédiate. Même que Requiem
for a Dream, à côté, ce n'est rien de plus qu'un snif de colle
UHU en bâton.
Voilà de quoi j'ai honte, en réalité. D'avoir douter
du talent de Miike à me captiver même sans sous-titres. Du coup,
pour me faire pardonner, j'ai commandé non seulement Tennen Shojo
Man, mais aussi sa suite Tennen Shojo Man Next - qui
contient des vampires, pour le coup. Et c'est bien bueno, et je
peux désormais le clamer avec fierté. Il paraît
que ça s'appelle un coming out...
"Putain, ça fait des heures qu'il écrit n'importe
quoi, et on ne sait toujours pas de quoi ça parle, ces séries à
la noix!" Okay, c'est vrai. Mais en fait ce n'est pas important,
et de toute façon je n'ai compris les trames que dans les
grandes lignes. Tennen, c'est de la pose, du visuel, des
jeunes filles avec les jambes en X (vive l'anatomie japonaise;
moi je trouve ça hyper joli!) qui prennent des attitudes
pas possibles en faisant la moue, qui se battent les unes contre
les autres (qu'elles soient humaines ou vampires) avant de
devenir amies, qui grandissent, qui se battent,… La vie, quoi. Le
tout sous l'œil expert de Miike, toujours capable des cadrages et
des dérapages les plus dingues qui soient, même pour la télévision.
Allez j'arrête, vous n'avez qu'à les acheter aussi, tiens. Na.