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Hors-Asie

Reeker

USA | 2005 | Un film de Dave Payne | Avec Devon Gummersall, Derek Richardson, Tina Illman, Scott Whyte, Arielle Kebbel, Michael Ironside, Eric Mabius, Marcia Strassman

Jack, Nelson, Gretchen, Trip and Cookie... cinq ados qui se livrent à l’économie du covoiturage pour se rendre à Area 52, LA teuf à ne pas rater si l’on aime se faire vriller les neurones au milieu du désert. C’est Gretchen, la brune, qui conduit et dicte les règles, pendant que Trip taquine Nelson, qu’il refuse de croire aveugle, et que Cookie, sorte de Britney Spears version viande à slasher, avoue à Jack que ses parents lui ont laissé choisir son prénom quand elle avait trois ans. Ca flirte gentiment et ça roule tout aussi bien jusqu’à ce que Trip fasse un coming out un tantinet illégal : il se ballade avec une centaine de cachetons sur lui, pour rendre la fête plus explosive. Gretchen ne trippe pas, pour le coup, et tente de faire marche arrière pour déposer l’homme et son fardeau au diner le plus proche. Mais celui-ci, en pleine activité quelques minutes avant, est désormais désert. Et la voiture ne redémarre pas. Et, secrètement, Trip a son dealer, à qui il a dérobé une fortune en ecstasy, aux trousses. Le désert, l’adolescence, un tueur potentiel, des animaux morts, des messages radios funestes et enfin une femme au visage décomposé que Nelson ne peut apercevoir : c’est parti pour un slasher des familles !

Welcome back, horror !

Si l’on ferme les yeux sur la qualité des films produits, force est de reconnaître que l’horreur a, ces dernières années, plus que jamais le vent en poupe : retour en force du survival, du slasher matiné de twists et autres dérives narratives soit-disant modernes... Difficile de trouver du tout bon - à l’exception ces derniers temps, de Silent Hill et Wolf Creek, mais la démarche est enthousiasmante, un peu comme si c’était la fête du cinéma toute l’année. James Gunn sort un film dans le monde entier, et c’est désormais au tour de Dave Payne, artisan de la série Z estampillée Corman, de connaître les honneurs d’une sortie sur les écrans. Imaginez Fred Olen Ray à l’affiche de vos multiplexes : rien que l’idée vous met de bonne humeur pour la journée. Mais les films de Ray, eux, sont cochons, légers, drôles... tandis que Reeker lui, est sérieux, froid... et euh, mauvais. Et oui, comme tout revival - prenez les années 80, voilà que Dorothée et son coffret de concerts en DVD cartonne à la Fnac - celui de l’horreur n’a pas que du bon.

Je vous avais pourtant prévenus...

Ras le bol des films à twist. Non content d’avoir saturé le genre de visions de personnes décédées, Le Sixième sens a aussi imposé (on ne t’en veux pas Shyamalan, mais presque) la disparition des narrations linéaires. Tout le monde désormais, joue le jeu de la réécriture, du mensonge et de l’omission volontaire. Pourtant - il suffit de mettre Wolf Creek face à Saw pour s’en convaincre - rien ne vaut l’horreur direct et sans détours, « dans ta face » comme qui dirait. Dave Payne lui, ne semble pas être d’accord avec moi, puisque son film plonge tête baissée dans ce concept du twist annoncé, gros comme une maison, avec une subtilité digne du Machinist de Brad Anderson. Christian Bale en moins. Pour nous faire croire un temps que son film possède de la matière, Payne l’étire, une heure durant, jusqu’à ce qu’il ne reste quasiment rien à regarder, omettant au passage de profiter pleinement du potentiel horrifique d’un personnage non voyant (c’était la seule véritable idée du film, c’est donc un peu dommage). Bien entendu, il parsème l’ennui de quelques visions de cauchemar sympathiques, et s’octroie la collaboration d’un Michael Ironside syndical qui ne parvient pas, lui non plus, à nous bluffer. Il faut attendre la dernière demi-heure pour s’amuser un peu plus, car la créature du film est chouette et méchante ; mais le film est plombé par l’ombre de sa résolution promise, que l’on n’ose avouer avoir identifiée au premier coup d’oeil, de peur de véxer le petit Payne. Bref, Reeker est lourdingue, prétentieux et malhonnête dans sa volonté de passer pour autre chose qu’un slasher du samedi soir ; reste la découverte de Tina Illman, très agréable à l’écran - mais à 9,60 euros la place, ça ne saurait suffire.

Pour je ne sais quelle raison, Reeker est sorti sur nos écrans le 31 mai 2006.

- Article paru le mercredi 7 juin 2006

signé Akatomy

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