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Japon

893 TAXI

aka Yakuza Takushî - Yakuza Taxi - 893 TAX | Japon | 1994 | Un film de Kiyoshi Kurosawa | Avec Kousuke Toyohara, Megumi Morisaki, Susumu Terajima, Kouichi Ueda, Yoshiyuki Ômori, Hiromi Kuronuma, Homare Ônuki, Tarou Suwa, Houryû Nakamura, Takeshi Mikami, Hiroyuki Tanabe, Takeshi Hama, Manami Asaoka, Ken Yamada, Miki Hayama, Daisuke Iijima, Junko Ai, Kenji Shimizu, Takashi Yasue, Kotarou, Kazue Takani, Shinmei Tsuji, Nami Hanada, Nobuko Yura, Ren Ôsugi

Taxi girl, yakuza et flic pourri...

La petite entreprise familiale qu’est Tanaka Taxi est leurrée par le clan Ginryuukai, et se retrouve du jour au lendemain avec une reconnaissance de dette s’élevant à cent millions de Yens... Seulement, le chef du clan Inoshika, ami d’enfance du patron de Tanaka Taxi ne l’entend pas de cette oreille, et se met bille en tête de racheter la dette au clan Ginryuukai. Pas facile pour la petite entreprise d’y parvenir seule, avec deux employés, la jeune Kanako et Kimura, l’unique chauffeur. Le boss d’Inoshika met alors à leur disposition trois de ses hommes, totalement inexpérimentés, pour tenter de redresser le chiffre d’affaire de Tanaka Taxi et ainsi "rembourser" le peu scrupuleux créancier. La première chose que nos trois yakuza doivent apprendre, est pourtant primordiale : conduire ! Au même moment, le clan Ginryuukai soudoie sans trop de difficultés Tachibana, un flic véreux et alcoolique, pour que Tanaka Taxi fasse faillite...

Avec un peu plus d’une quarantaine de films réalisés entre 1973 et aujourd’hui, il paraît évident que la carrière cinématographique de Kiyoshi Kurosawa soit placée sous le signe de l’éclectisme ; un éclectisme que l’on sent parfois déterminé, parfois sous le joug de la contrainte. Typique direct to video produit par KSS durant la première moitié des années 90, successeur chronologique direct de son contesté Jigoku no Keibîn (The Guard from Underground /1992), 893 TAXI nous plonge dans un genre dont Kurosawa semble se délecter tout particulièrement : l’exercice imposé (Kurosawa a malgré tout co-écrit le scénario avec Chiaki Fuda) à petit budget [1]...

...seizième film de la filmographie officielle de Kiyoshi Kurosawa, 893 TAXI se situe aux croisées de la comédie potache et du yakuza eiga... mais n’oubliez pas que nous sommes dans une production KSS, et qui dit KSS dit au moins une saynète "coquine" ; contrat mené à bien par Kurosawa qui s’alloue les services d’un Ren Ôsugi moustachu en très grande forme, dans une magnifique cameo où en l’espace d’un instant, et tout ceci à l’arrière d’un taxi, le génial comédien tripote de manière éhontée les attributs mammaires d’une jeune femme peu farouche, avant de lui retirer sa culotte, de sortir un rasoir afin d’enlever visiblement pléthore de poils pubiens, et de la titiller à l’aide d’un vibromasseur géant ! On frôle le génie pur.

A l’image de chaque film réalisé par Kurosawa, 893 TAXI possède une place bien particulière dans sa filmographie et contribue clairement à la fondation d’un édifice pas toujours saisissable, mais finement amené ; réalisé la même année qu’un autre direct to video, Jan - Otokotachi no Gekijou, ces deux films apparaissent comme l’évidente prémisse de son excellente série de six opus qui débutera l’année suivante, Katte ni Shiyagare !...

Nos yakuza -les "bons" comme les mauvais- sont ici bien loin des héros souvent dépeints dans le cinéma nippon ; pleutres rigolos incapables de se servir de leurs mains, mais finalement de bons bougres... Situations rocambolesques piochant parfois allègrement dans une certaine vision vaudevillesque scénaristiquement parlant, personnages ultra-attachants interprétés par des comédiens qui semblent prendre ici un plaisir tout particulier, de Kousuke Toyohara (Gokudô no Onnatachi - Ribenji) à l’irrésistible et pétillante Megumi Morisaki (Charon), en passant par un Susumu Terajima jubilant, ou encore l’inénarrable Tarou Suwa, égal à lui-même...

Véritable réalisateur "caméléon" capable de toutes les aventures cinématographiques -parfois déroutantes (au hasard l’ofni Oinaru Genei), Kiyoshi Kurosawa s’amuse à filmer ce "conte" finalement bien peu moral d’à peine plus de soixante-dix minutes, laissant son spectateur dans un état de joie intense... un sentiment procuré par la vision d’un film à la fois drôle et "rafraîchissant", dont l’unique prétention est de divertir.

Note : "893" signifie ici "yakuza" > "8" pouvant se lire "hachi" ou "ya", "9" "kyu" ou "ku", tandis que "3" qui se lit "mi" ou "san" se transforme ici en "za", sonorité relativement proche de "san"...

Disponible en VHS (NTSC) chez KSS au Japon.

[1Comme c’est souvent le cas avec ce type de production, 893 TAXI fut tourné en 16mm.

- Article paru le dimanche 26 juin 2005

signé Kuro

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