Kekkou Kamen
C’est l’année Go Nagai, on commence à le savoir. Entre Maboroshi Panty, Kekkou Kamen (deux films déjà) puis Cutie Honey (film et anime) et enfin l’imminent Devilman, ça fait tout de même un bon paquet de films adaptés de manga de Go Nagai pour une seule année. Même si je n’ai pas encore tout visionné (j’attends avec impatience Devilman) et si je laisse de côté l’animation, je peux cependant déjà faire un premier bilan. De toute façon, Devilman est un peu à part, son thème étant assez différent des trois adaptations Maboroshi Panty, Kekkou Kamen et Cutie Honey. En effet, ces manga possèdent tous trois une assez importante composante érotique ainsi que des héroïnes (pour désarmer d’emblée les critiques, mieux vaut prévenir que souvent, ces films véhiculent une image assez sexiste de la femme - voilà vous êtes prévenus). Maboroshi Panty, avec ses faux airs de Takao Nakano, remplissait le cahier des charges mais son côté amateur le cantonne irrémédiablement à un public très restreint. Quant à Cutie Honey, à vouloir viser haut et un public large, il faut bien avouer que c’est un film raté dans lequel il ne reste plus grand-chose de l’esprit du manga originel. Reste donc Kekkou Kamen qui, à mon goût, est celui qui à ce jour réussit le mieux à retranscrire sur grand écran un manga de Go Nagai.
Kekkou Kamen y parvient car, notamment, il reste extrêmement érotique et arrive en dépit d’un budget visiblement très limité à s’élever au dessus du pur amateurisme cheap. Conscient que du manga originel il n’y avait guère moyen de faire du cinéma d’art et d’essai, Takafumi Nagamine fait donc de son mieux avec la matière première disponible. Le résultat est un film qui emprunte certes beaucoup à Takao Nakano en n’hésitant pas à faire dans l’érotisme, l’humour pipi-caca pré pubère et une lubricité omniprésente (des sexes partout), le tout dans une ambiance très manga (excellente bande originale). Des thèmes qui ne risquent pas de faire sortir Kekkou Kamen de son public de salarymen et adolescents otaku mais, après tout, le manga ne cherchait pas non plus à viser un autre public.
Au niveau du scénario, c’est plutôt bien foutu, avec des méchants vraiment méchants et idiots, une héroïne un peu conne mais gentil, et un décor qui permet d’y aller franco sur l’érotisme : une école pour speakerines... Je vous passe les détails mais je peux sans me trop me risquer déjà prédire que les apparitions en tenue minimaliste de Kekkou Kamen raviront la plupart d’entres vous (du moins les gros cochons comme moi).
Kekkou Kamen, sans être inoubliable a au moins le mérite de ne pas chercher à viser trop haut en proposant avant tout un divertissement fort agréable. Il s’agit d’un excellent produit de culture populaire japonaise, à la fois drôle, sexy et éminemment affligeant. Chaudement recommandé, cela va de soi.
Notes : Kekkou Kamen n’est pas la première adaptation du manga éponyme de Go Nagai. Au début des années 90, trois films vidéo sont sorties (aujourd’hui disponibles en DVD), ainsi que plus tard des adaptations en anime. Néanmoins, cette version est la seule considérée comme Kekkou Kamen, The Movie.
Disponible en DVD au Japon !




